Happy Birthday : |
© AFP/Tom Gandolfini
Le pilote allemand Nico Rosberg
lors de sa victoire dans le GP d'Espagne, le 11 mai 2014 à Montmelo
"Il a dû se battre plus dur que les autres vu le poids des attentes", a reconnu le patron de l'écurie Mercedes, Toto Wolff. Fils de champion du monde de F1 et champion du monde lui-même, Nico Rosberg en a imité un autre, Alain Prost , en prenant sa retraite après son titre.
La comparaison entre l'Allemand de 31 ans et le Français s'arrête là. Prost s'était retiré en 1993, au terme d'un combat sans merci contre le Brésilien Ayrton Senna , mais il avait alors 38 ans et quatre titres mondiaux au palmarès, agrémentés de 51 victoires.
Rosberg, lui, est arrivé au maximum de ce qu'il pouvait réussir et ne semble plus vouloir consentir à autant de sacrifices personnels que ceux qu'il a faits cette saison.
Il va pouvoir se consacrer à sa femme Vivian et à leur petite fille, née l'an dernier, et passera plus de temps à Ibiza, où sa compagne a ouvert une échoppe de glaces.
Dimanche dernier, Nico Rosberg a rejoint au palmarès son père, Finlandais moustachu sacré en 1982. Mais Keke n'avait remporté qu'un seul GP pour être sacré en 1982 dans une Williams, avant d'en gagner quatre autres entre 1983 et 1985. Le fils aura fait beaucoup mieux, avec 23 victoires en GP de F1.
Et si l'on regarde de plus près son duel avec Lewis Hamilton , référence absolue de la F1 moderne, il n'a pas à rougir de ses statistiques.
Pendant les quatre saisons où ils ont été coéquipiers chez Mercedes-AMG, à armes égales, depuis 2013, l'Anglais a gagné 32 fois et conquis deux titres mondiaux, l'Allemand 22 fois, avec en bout de course son sacre de dimanche à Abou Dhabi, avec cinq points d'avance sur Hamilton.
"Battre Lewis, c'est phénoménal", disait Rosberg dimanche soir, livide, aussi pâle et fatigué, surtout mentalement, que s'il avait perdu le championnat. "Je suis arrivé en haut de la montagne, c'est le bon moment", a-t-il expliqué vendredi.
- Zen -
Dans un entretien accordé au magazine allemand Der Spiegel, il a révélé avoir travaillé avec un maître zen japonais pour garder sa sérénité tout au long de la saison. Il se rendait à Kyoto, au Japon, pour perfectionner sa technique de méditation.
Bienfaits du zen? Rosberg a manifestement pris confiance en lui cette saison et a réussi à être plus décontracté quand Hamilton tentait, en vain, de le déstabiliser.
Né d'une mère allemande, Sina, le 27 juin 1985 à Wiesbaden, Rosberg a été élevé en Principauté de Monaco et a débuté en karting, à six ans, comme Hamilton. Il a aussi été le coéquipier du Britannique en karting, en 2000 et 2001, une époque où les deux adolescents étaient les meilleurs amis du monde.
© AFP/MOHAMMED AL-SHAIKH
Nico Rosberg
au volant de sa Mercedes-AMG à l'issue du Grand Prix d'Abou Dhabi à Yas Marina, le 27 novembre 2016
"Ma mère a grandi dans l'Allemagne d'après-guerre et elle fumait les mégots des soldats américains", avait confié Rosberg au Guardian, dans une interview-vérité. "Et j'ai toujours eu horreur d'acheter des blue-jeans avec l'argent de mon père".
Rosberg est désormais un père de famille épanoui, capable de s'exprimer parfaitement dans cinq langues, soit autant d'atouts pour sa reconversion éventuelle.
Quand Rosberg est arrivé en F1, en 2006, c'était dans une Williams, après avoir conquis le premier titre de l'histoire du GP2 la saison précédente. Il n'avait que 20 ans, des cheveux blonds, et son coéquipier australien Mark Webber lui a tout de suite trouvé un surnom: "Britney", pour sa démarche de top model dans le paddock.
Quand Webber est parti pour Jaguar, Rosberg a pris confiance en lui, montant sur son premier podium en Australie en 2008, le jour d'une victoire d'Hamilton. En 2010, il a été embauché par Mercedes, aux côtés de Michael Schumacher , à la suite du rachat de Brawn GP par la marque à l'étoile. Un pari sur l'avenir qui avait suscité quelques doutes.
Depuis, Nico a atteint son Graal. Et tire maintenant sa révérence.