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La Ford Fiesta pilotée par Sébastien Ogier déboule sur les routes du Rallye de Monte-Carlo à Gap, le 18 janvier 2017
Depuis 2004 en WRC, le champion du monde est français et se prénomme Sébastien. Au règne de Loeb a succédé le règne d'Ogier, mais la donne pourrait bien changer lors de la saison 2017, qui débute jeudi avec le 85e Rallye Monte-Carlo.
C'est d'abord et évidemment le départ surprise de Volkswagen et ses 42 succès sur les 51 dernières courses disputées qui a rebattu les cartes, privant le quadruple champion du monde en titre de son volant.
Après un essai non concluant sur la Toyota Yaris puis un retour au bercail avorté chez Citröen, Ogier a songé un temps à passer son tour en prenant une année sabbatique.
Finalement c'est une structure au budget plus modeste, M-Sport, qui a gagné le gros lot en enrôlant le pilote français de 33 ans.
Cette écurie semi-privée bénéficie du soutien officieux de Ford, son partenaire de longue date, et c'est donc au volant d'une Fiesta qu'Ogier va vivre un autre grand chamboulement, les nouvelles réglementations WRC.
Parmi celles-ci figurent l'augmentation de la puissance des moteurs de 300 à 380 chevaux, soit autant qu'en championnat du monde des voitures de tourisme (WTCC), et l'élargissement de 55 mm des voitures.
Plus musclées, elles seront aussi plus légères de 25 kilos, et dotées de divers appendices pour un look plus spectaculaire.
"L'aileron arrière plus large et la nouvelle aérodynamique donnera à la voiture plus d'appui, plus de +grip+ et donc plus de vitesse en courbe", selon Ogier.
Voulues par Jean Todt , le président de la FIA, ces évolutions doivent dynamiser une discipline souvent phagocytée par une seule marque.
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Sébastien Ogier (d) et son copilote Julien Ingrassia
, vainqueurs sous la bannière VW du rallye du Pays de Galles, le 30 octobre 2016 à Llandudno
L'ancien patron de Peugeot Sport a vécu l'épopée du Groupe B. Ces bolides furent interdits après plusieurs accidents, dont la mort de Henri Toivonen et son copilote Sergio Cresto au Tour de Corse 1986, laissant beaucoup de fans de rallye nostalgiques.
Pour 2017, certains osent - toutes proportions gardées - la comparaison.
- 'Une nouvelle ère' -
Enfin, Ogier aura affaire à une opposition plus relevée que l'an dernier, où il s'est imposé six fois sur treize.
Car si Volkswagen a tiré sa révérence, Toyota et Citroën effectuent eux leur retour et Hyundai maintient son fort investissement.
Aucun favori ne se dégage après le traditionnel poker menteur des essais de pré-saison.
Néanmoins le Belge Thierry Neuville (Hyundai), une seule victoire en 2016 mais sept fois sur le podium, fait figure de grand rival pour le titre avec sa i20.
Le Finlandais Jari-Matti Latvala (Toyota), triple vice-champion du monde et lui aussi libéré par VW où il était éclipsé par son ancien coéquipier, aura sa carte à jouer.
A moins que le vétéran britannique Kris Meeke, 37 ans et deux victoires en 2016, ne fasse un carton avec sa Citroën C3.
Et Ogier devra aussi se méfier d'un autre as, son propre coéquipier, l'Estonien Ott Tänak.
Le natif de Gap comptera en tout cas à domicile sur le soutien de ses admirateurs au fil d'un parcours renouvelé à 85% par rapport à celui de l'édition 2016.
"C'est une nouvelle saison dans tous les sens du terme: une nouvelle ère, une nouvelle voiture et une nouvelle équipe", résume Ogier.
"Faire le bon choix de pneus, anticiper les conditions et évaluer les niveaux d'adhérence" est décisif au Monte-Carlo, détaille-t-il, relativement confiant malgré un seul mois de tests avec sa Fiesta.
"Dans un monde idéal, nous aurions aimé avoir plus de temps pour qu'il se prépare sur asphalte, mais il faut faire avec", confie Malcolm Wilson, le patron de M-Sport.
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Le pilote belge Thierry Neuville
au volant de sa Hyundai i20, le 18 janvier 2017 à Gap
"Le Monte-Carlo est vraiment un rallye atypique et je suis sûr que l'expertise de Sébastien nous sera très utile", assure-t-il.
Cet atout sera nécessaire dès jeudi soir, lors des deux premières épreuves spéciales, qui se disputeront en nocturne dans les Alpes-de-Haute-Provence. Jusqu'à l'arrivée dimanche, sur le port de Monaco, non loin du casino, il y aura 382 km chronométrés, en 17 spéciales, et l'espoir pour tous de décrocher le jackpot.