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© AFP/ANDREJ ISAKOVIC
Le logo de la Formule 1 sur le circuit de Monza, lors du Grand Prix d'Italie le 2 septembre 2016
La prise de contrôle de la Formule Un par le groupe américain Liberty Media va ouvrir de nouveaux horizons pour cette discipline aux Etats-Unis, où elle peine à s'imposer face à d'autres catégories de sports mécaniques.
"Quand vous entendez +F1+, vous savez exactement de quoi il s'agit, une compétition mondiale qui expose la technologie la plus récente et attire les meilleurs talents en ingénierie et en aérodynamique", souligne Gene Haas, patron de l'écurie de F1 éponyme, la seule américaine dans cette discipline.
La F1 "exerce un énorme appel et elle attirait de toute évidence beaucoup Liberty Media. Nous sommes heureux de pouvoir travailler avec eux", a-t-il ajouté dans un communiqué à l'AFP.
"Voir que l'Amérique va jouer un grand rôle dans la Formule Un, c'est une formidable histoire pour nous", renchérit Mario Andretti , 76 ans, l'un des deux seuls pilotes américains à avoir remporté le championnat du monde de F1 qui existe depuis 1950.
Il y a actuellement un seul Grand Prix sur 21 organisé aux Etats-Unis, au Texas. Le "patron" de la F1 Bernie Ecclestone aimerait pouvoir en organiser plus mais peine à trouver des promoteurs prêts à risquer de l'argent sur une discipline qui reste confidentielle aux Etats-Unis alors qu'elle attire 400 millions de spectateurs pour les retransmissions des Grand Prix dans le monde.
C'est sur Gene Haas que repose aujourd'hui la tâche de faire vibrer les fans américains. Mais son écurie fait courir comme pilotes un Français, Romain Grosjean , et un Mexicain, Esteban Gutierrez , faute de pilote américain de premier plan prêt à s'essayer à la F1.
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Mario Andretti
, pilote américain de Formule 1, assiste au 42e Grand Prix Toyota de Long Beach (Californie) le 17 avril 2016
Le dernier, Alexander Rossi , avait fait quelques GP de F1 l'an dernier avant de sortir par la petite porte... pour aller gagner dans la foulée les 500 miles d'Indianapolis en mai. Et la dernière victoire d'un pilote américain remonte à Mario Andretti , l'année de son sacre en 1978.
Du côté des constructeurs, si Ford a fourni à la F1 son célèbre V8 Cosworth pendant une vingtaine d'années, seul Gene Haas a repris le flambeau. Mais il a choisi pour sa première saison cette année de développer un châssis construit par la firme italienne Dallara et équipé d'un moteur fourni par Ferrari. Pourtant versé dans la technologie lui-même car il a fait fortune en fabriquant une machine-outil révolutionnaire, il s'est vite rendu compte que construire sa propre monoplace aurait un coût prohibitif.
- Nascar roi -
Pourtant le public américain aime le sport automobile et le succès de courses de Nascar est là pour le prouver. Mais ces bolides ressemblant à des voitures de série, courant en pelotons serrés où les accidents sont nombreux, sont à l'antipode des monoplaces de la F1, où les courses ressemblent souvent à des processions ennuyeuses.
La série américaine monoplace IndyCar compte à son calendrier les 500 miles d'Indianapolis qui attirent plusieurs centaines de milliers de spectateurs chaque année. Dans cette discipline, les pilotes disposent de voitures quasi-identiques ce qui évite les écarts trop importants pendant les courses, les rendant du même coup plus spectaculaires. Là encore, la différence est grande avec la F1 où les équipes essayent toujours de dégager un avantage technologique sur leurs rivales.
© AFP/JONATHAN FERREY
Kevin Harvick, pilote américain de la Chevrolet numéro 4, lors de la Bojangles' Southern 500 sur le Darlington Raceway (Caroline du Sud), le 4 septembre 2016
Chase Carey, un ex-responsable de 21st Century Fox (groupe Murdoch) où il avait notamment développé la chaîne Fox Sport --qui incidemment retransmet les courses de Nascar aux Etats-Unis--, va apporter à Liberty Media son savoir-faire en matière de couverture télévisuelle et de marketing.
Le milliardaire John Malone, qui contrôle Liberty Media, possède lui une participation dans la Formule E (électrique) par l'intermédiaire de la chaîne de télévision Discovery. Si cette discipline, qui veut promouvoir un sport mécanique "propre", a encore de la peine à s'imposer, certains imaginent déjà des courses de Formule E en lever de rideau des Grands Prix de F1.
Mario Andretti , lui, ne voit pas la F1 aller dans la direction de voitures identiques, comme en IndyCar, pour égayer le spectacle. "Ils doivent garder l'aspect technique qui fait leur réputation", affirme-t-il dans un entretien à l'AFP.
Mais si, à l'image de ce qu'a fait Ferrari pour Gene Haas, il devenait moins cher d'entrer en F1 pour une écurie, alors il n'exclut pas de voir son propre fils Michael, qui a couru lui-même en F1 et possède son écurie en IndyCar et en Formule E, venir frapper à la porte de la F1.