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Si la désaffection du public peut préoccuper, dans certains pays, les promoteurs de la F1, ce n'est pas à Montréal qu'ils craignent des tribunes vides car le Grand Prix y constitue l'une des attractions majeures de l'année.
Organisée simultanément avec le festival de chansons francophones des "Francofolies", la course pourrait attirer cette année plus de 200.000 spectateurs sur le circuit Gilles Villeneuve , tracé sur l'île Notre-Dame à moins de dix kilomètres du centre-ville.
Considéré comme un circuit "urbain", il n'en reste pas moins bucolique, le pilote brésilien Felipe Massa évoquant ainsi jeudi sa rencontre inopinée l'an passé avec une marmotte qui traversait la piste.
"Pour nous c'est le moment de l'année où nous faisons le plus d'argent", affirme Pierre, chauffeur de taxi. "Mais contrairement au public des Francofolies, celui du Grand Prix dépense de l'argent, et souvent beaucoup".
Couru à Montréal depuis 1978, le GP du Canada fait maintenant partie des "classiques" du calendrier, avec un circuit très apprécié des pilotes et exigeant pour les monoplaces, notamment sur le plan du freinage. "C'est un circuit où les freins sont très importants. Il faut avoir confiance pour utiliser les bordures et maintenir sa vitesse", affirme ainsi le pilote de McLaren Honda Jenson Button
Le circuit, bordé en de nombreux endroits de murs de béton, a même son "piège" réputé, appelé le "mur des champions" où sont venues s'écraser les F1 de nombreux pilotes pourtant réputés.
Les organisateurs ont reconduit l'an dernier avec Bernie Ecclestone et la FOM (Formula One Management) leur bail pour accueillir la course, chaque année jusqu'en 2024. Cet accord a été conclu en l'échange d'un soutien annuel de 18,6 millions de dollars canadiens (environ 13 millions d'euros) de la part des autorités canadiennes (Ottawa, Québec et Montréal).
- La légende des Villeneuve -
La F1 est depuis longtemps populaire au Canada, beaucoup plus qu'aux Etats-Unis voisins. Dans les années 60 et 70, les GP avaient lieu sur les circuits de Mosport et Mont-Tremblant. Elle y est éternellement associée au nom des Villeneuve père et fils, Gilles et Jacques. Le premier, mort en 1982 aux essais du GP de Belgique, fait partie des pilotes légendaires de la discipline. Le deuxième a été sacré champion du monde en 1997. Si Jacques n'a jamais gagné à Montréal, Gilles y avait remporté son premier GP, en 1978, et le circuit porte désormais son nom.
Les Canadiens n'ont plus, depuis les Villeneuve, de pilote national en Grand Prix mais le jeune Lance Stroll, 17 ans, pourrait bientôt venir remédier à cette absence. Actuellement en tête du Championnat d'Europe de Formule 3, l'une des nombreuses antichambres de la F1, il est pilote de développement pour l'écurie Williams et pourrait bien brûler les étapes pour accéder au pinacle. Il suivrait ainsi les traces du prodige néerlandais Max Verstappen , 18 ans, qui a remporté il y a un mois le GP d'Espagne dans une Red Bull.
Mais les places sont chères en F1 et les champions authentiques hésitent à laisser leur place dans les écuries de pointe. Kimi Räikkönen, 36 ans, en F1 depuis 2001, sauf un congé sabbatique de deux ans en rallye, et Jenson Button , 36 ans, au sommet depuis 2000, vont tout faire pour conserver leur baquet chez Ferrari et McLaren Honda, ce qui va bien animer la "silly season" des transferts. Les rumeurs enflent vite dans le petit monde de la F1 et un retour aux sources de Button chez Williams ne ferait pas les affaires de Lance Stroll, même si son père est récemment devenu actionnaire minoritaire de l'écurie de Sir Frank.
Ce week-end, le public canadien aura les yeux fixés sur la lutte pour la victoire qui oppose désormais trois écuries, Mercedes avec Lewis Hamilton et Nico Rosberg , Ferrari avec Sebastian Vettel et Kimi Räikkönen, et Red Bull, de retour au premier plan, avec Daniel Ricciardo et Max Verstappen .
Le mauvais temps, froid et pluvieux, qui règne actuellement sur Montréal pourrait venir perturber la donne mais ne découragera pas un public qui a déjà envahi la métropole canadienne pour l'évènement.