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© AFP/Mark Thompson
Le Français Romain Grosjea au volant de sa Haas lors des essais pour le GP des Etats-Unis sur le circuit des Amériques, le 21 octobre 2016 à Austin (Texas)
Dimanche, pour la première fois depuis trente ans, deux F1 américaines, les Haas à moteur Ferrari, vont prendre le départ d'un Grand Prix des Etats-Unis, dans un pays où la discipline reine du sport automobile a toujours eu du mal à s'imposer.
Le sport auto américain a développé ses propres compétitions et ses fans admirent d'autres champions que Lewis Hamilton , Sebastian Vettel ou Fernando Alonso .
Haas effectue sa première saison en F1 et a engrangé des points dès ses deux premières courses grâce au Français Romain Grosjean . Ironie du sort, c'est aussi un pilote français, Patrick Tambay , qui avait marqué des points pour l'écurie américaine Lola-Haas en 1986.
Les deux Haas n'ont cependant rien à voir l'un avec l'autre: Carl Haas, longtemps associé à l'acteur Paul Newman dans une écurie de course, est aujourd'hui décédé, alors que Gene Haas a fait fortune dans la machine-outil.
Mais Gene Haas prêche un peu dans le désert. Il faut remonter à 1978 pour retrouver un champion du monde de F1 américain avec Mario Andretti qui avait succédé à Phil Hill , couronné lui en 1961. Plusieurs autres écuries américaines ont disputé le championnat du monde de F1 depuis sa création en 1950 (Shadow, Parnelli, Penske...) mais une seule est parvenue à remporter un Grand Prix: All American Racers en 1967, avec Dan Gurney , un Américain qui avait construit lui-même son bolide victorieux.
Pour un pays où le sport est roi, le palmarès est plutôt maigre et ne contribue pas à accroître la popularité d'un sport qui reste relativement confidentiel.
Gene Haas n'est pas le seul Américain à vouloir donner à la F1 des lettres de noblesse dans leur pays. A commencer par les organisateurs du Grand Prix d'Austin dont la 5e édition aura lieu dimanche. Plusieurs autres villes américaines, dont Las Vegas, Phoenix et Indianapolis, ont essayé de capitaliser sur le succès mondial de la F1 mais sans y parvenir. A Austin, la sauce semble toutefois prendre grâce à un circuit spectaculaire et à une ville prête à jouer le jeu dans l'Etat le plus américain qui soit, le Texas.
- "La F1, c'est plus intéressant" -
"Nous suivons la F1 depuis qu'elle est arrivée à Austin", confient ainsi Barry et Mary, un couple de sexagénaires locaux venus dans le centre d'Austin participer aux festivités qui entourent le Grand Prix. Ils sont ravis de se faire expliquer les détails d'une exposition murale de photos qui retracent cinquante ans de F1. Ils confient ne pas s'intéresser aux autres disciplines du sport automobile aux Etats-Unis comme le Nascar (des grosses berlines surpuissantes qui ressemblent à des modèles de série) et l'IndyCar (des monoplaces de 750 CV, comme les F1). "Nous n'avons le temps de n'en suivre qu'une seule et c'est la F1 car c'est beaucoup plus intéressant", ajoutent-ils.
A coté d'eux, Carlos, Ivan et Roberto, tous trois revêtus de chemises aux couleurs de Ferrari, sont venus de Monterrey, au Mexique voisin, pour suivre le GP. "Nous aimons la F1 car c'est le top de la technologie, du talent. Le Nascar ou l'IndyCar, ce n'est pas aussi bien", assurent-ils.
Le GP du Mexique se disputera une semaine après celui des Etats-Unis, pour la deuxième fois d'affilée après 23 ans d'interruption. Il a attiré l'an dernier une foule enthousiaste venue encourager le "local" Sergio Pérez, rejoint cette année par Esteban Gutiérrez, qui court lui aussi pour Haas, aux côtés de Grosjean.
Mais Austin reste loin de soulever la même passion que des courses aussi célèbres que les 500 miles d'Indianapolis (IndyCar) ou de Daytona (Nascar), faute sans doute d'un pilote américain susceptible d'attirer les fans.
Le dernier en date, Alexander Rossi , n'a disputé que cinq Grands Prix l'an dernier, en fin de saison, dans la modeste écurie Manor (ex-Marussia), avant de plier bagages et d'aller remporter aussi sec les 500 miles d'Indianapolis, à sa première participation.
Gene Haas n'envisage pas pour le moment d'aligner un pilote américain dans son écurie car aucun n'a pour lui l'expérience nécessaire.
Mais le rachat récent de la F1 par le magnat des médias américain John Malone et son groupe Liberty Media pourrait bien changer la donne. Les nouveaux propriétaires de la discipline parlent déjà d'organiser d'autres GP aux Etats-Unis et d'y développer la renommée de la F1 par le biais des réseaux sociaux et des plateformes numériques et virtuelles.