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Le Français Esteban Ocon (Manor Mercedes), le 28 octobre 2016 à Mexico lors des essais du Grand Prix du Mexique
A tout juste 20 ans, avec seulement six Grands Prix de Formule 1 au compteur, le nom du Français Esteban Ocon circule déjà pour rejoindre en 2017 l'écurie Force India-Mercedes, actuellement 4e du Championnat du monde, ou Renault, aux côtés de Nico Hülkenberg.
De quoi faire de lui l'un des solides espoirs de la discipline suprême, après un apprentissage accéléré chez Manor-Mercedes, abonnée au fond de grille. Ce sont précisément les liens d'Ocon avec Mercedes qui pourraient l'aider à faire le grand saut chez Force India.
"Renault est aussi une possibilité, rien ne l'interdit", affirme-t-il à l'AFP en marge du Grand Prix du Mexique, prévu dimanche. "Ma carrière était déjà +managée+ par Mercedes l'année dernière et j'étais aussi troisième pilote Renault", rappelle-t-il.
Champion de France de karting en 2011, champion d'Europe de Formule 3 en 2014, puis champion de GP3 en 2015, il a court-circuité l'étape GP2 pour débuter en F1 dès cette année, au GP de Belgique fin août.
- "Je ne voulais pas m'arrêter" -
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Esteban Ocon, le 27 octobre 2016 à Mexico
"La première fois que j'ai été sur un circuit, c'était du +go-kart+, j'avais quatre ans et je ne voulais pas m'arrêter. Les gens se mettaient en travers de la piste pour me stopper, mais je passais à côté", raconte-t-il, hilare.
Avec un père mécanicien, ce natif d'Évreux (Normandie), dont les grands-parents sont venus d'Espagne, a grimpé les échelons du karting vers la monoplace. Repéré par Gravity Sport Management, une structure mise en place par Éric Boullier, aujourd'hui directeur sportif chez McLaren, il a grillé les étapes et fait maintenant ses classes en F1 chez Manor.
"Tout le monde s'attend à ce qu'on arrive et qu'on fasse des performances tout de suite, mais ce n'est pas aussi facile", rappelle-t-il. "J'apprends beaucoup de choses techniques, comment un week-end de F1 se déroule, comment on doit faire un évènement marketing et se rebrancher tout de suite sur le travail". Mais ces obligations ne le gênent pas: "Signer un autographe à un enfant et le voir tout heureux, c'est génial".
Très grand pour un pilote de F1, il cultive le genre souriant et décontracté. "A l'extérieur, je suis quelqu'un de normal, mais quand il y a de la compétition ce n'est pas pareil", prévient-il.
"Mes parents se sont sacrifiés complètement pour moi", indique ce fils unique. Il concède que, sans le soutien de Gravity, il lui aurait été impossible de s'imposer dans un sport qui coûte très cher.
Le manque de moyens de Manor l'oblige à s'entraîner sur son jeu de simulation personnel, pour découvrir les circuits qu'il ne connaît pas, alors que les grandes écuries utilisent des simulateurs professionnels, plus sophistiqués.
- Wehrlein, le premier rival -
Son coéquipier chez Manor est l'Allemand Pascal Wehrlein de deux ans son aîné, également protégé de Mercedes et aussi considéré comme un grand espoir de la F1. A chaque course, leurs performances respectives sont décortiquées, analysées pour savoir qui est le meilleur, le plus rapide, le plus constant et le plus à même de rejoindre une grande équipe. "Je ne pense pas que cela crée une rivalité dans l'équipe, cela se passe bien même si on n'a pas plus d'affinités que ça", souligne Esteban.
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Esteban Ocon lors des essais du GP du Méxique, le 28 octobre 2016 à Mexico
Quant à ce qu'il aimerait voir amélioré en F1, un sport dont l'audience est aujourd'hui en déclin, Ocon avoue rester un peu sur sa faim avec les monoplaces actuelles. "La F1 idéale, cela serait plus de vitesse, plus de chevaux, peut-être moins d'appuis (aérodynamiques) pour qu'on puisse doubler, un moteur qui fait du bruit, un vrai moteur comme à l'époque. C'est pour cela que beaucoup de fans sont partis, à cause du manque de bruit", estime-t-il, faisant allusion aux moteurs actuels, hybrides et plus discrets que leurs prédécesseurs.
Ses héros personnels, ceux dont il aimerait imiter la carrière, sont le Brésilien Ayrton Senna , mort en 1994, avant sa naissance, et l'Allemand Michael Schumacher . "Le premier GP que j'ai regardé à la télévision, j'avais sept ans; c'était Monaco en 2004, quand Schumacher a arraché sa roue avant. J'en ai presque pleuré".