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Max Verstappen (Red Bull), 18 ans, vainqueur dimanche du Grand Prix d'Espagne de Formule 1, est entré dans l'histoire de la F1 avec la manière, en résistant à deux champions du monde en Ferrari.
Le prodige néerlandais est le plus jeune vainqueur d'un GP de F1, depuis la création du championnat du monde en 1950. "C'est sa journée", a résumé sur le podium l'Allemand Sebastian Vettel (Ferrari), 3e à cause d'une stratégie moins favorable: trois arrêts pour changer de pneus, au lieu de deux pour Verstappen et Kimi Räikkönen, 2e dans l'autre Ferrari.
Verstappen a d'abord bénéficié de l'élimination des deux Mercedes, dès le premier tour, quand Lewis Hamilton , le triple champion du monde en titre, a accroché la Flèche d'Argent de Nico Rosberg , le leader du championnat, invaincu en 2016. Une réunion de crise a suivi, quelques minutes après l'accrochage, et il en est ressorti que les torts seraient partagés, pour tenter d'éviter une polémique.
Les Red Bull, mieux placées que les Ferrari sur la grille, ont profité de l'élimination prématurée et inespérée des Mercedes pour prendre la tête, avec Daniel Ricciardo en tête devant Verstappen, pour sa première course dans l'écurie austro-anglaise.
Deuxième coup de pouce du destin, la différence de stratégie, au sein de Red Bull, a joué en faveur de Max qui s'est retrouvé en tête, en pneus medium, dès le 33e tour, suivi à distance par Ricciardo, en pneus tendres. Il ne restait plus qu'à réaliser une course parfaite, jusqu'à l'arrivée, sans jamais céder à la pression de Räikkönen, 36 ans, et donc deux fois plus âgé que lui.
- Le fils de son père... -
"Vous vous rendez compte, j'ai couru contre son père", a souri Kimi en conférence de presse. Le père, c'est Jos, ex-pilote de F1 mais jamais vainqueur (2 podiums), qui a goûté discrètement chaque minute de cette journée historique, mais pas dans le garage Red Bull.
"Vous comprenez, c'est un +top team+, donc je n'ai rien à faire dans le garage, et c'est normal. Je prends un peu de recul", disait Jos samedi soir à l'AFP, dans le paddock du Circuit de Catalogne. Celui que les Hollandais surnommaient "The Boss" a géré tout le début de carrière de Max, en karting puis en F3. Il a aussi géré la transition de Toro Rosso à Red Bull, annoncée la semaine dernière.
"Je ne peux pas y croire. C'était une super course. Je dois remercier l'équipe qui m'a fourni une voiture aussi bonne", a dit Verstappen Junior après sa victoire historique. "Mais je dois avouer que les derniers tours ressemblaient à une course d'endurance. Je devais gérer mes pneus, ça glissait beaucoup, et à la fin je me suis dit que je ne devais plus regarder le classement sur les écrans géants du circuit".
Derrière un Räikkönen plus souriant que d'habitude, Vettel a donc complété le podium au volant de la seconde Ferrari, mais sans s'émouvoir d'avoir perdu son record de précocité: "Les records sont faits pour être battus et, franchement, quand on gagne pour la première fois en F1, comme Max aujourd'hui, on se fout pas mal de l'âge qu'on a...", a souri Vettel. Un peu comme un grand frère ravi de la performance de son cadet.
Au niveau comptable, la Scuderia fait la bonne affaire du jour, grâce à ce "doublé"... derrière le sensationnel Verstappen, et grâce au double zéro des pilotes Mercedes, aussi inédit qu'inattendu. L'écart se réduit, en tête, et tout le monde se retrouvera à Monaco pour le GP le plus attendu du calendrier, dans 15 jours. Avec Max comme tête d'affiche.