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© AFP/Mark Thompson
Les pilotes Mercedes Nico Rosberg
et Lewis Hamilton
après les qualifications du GP de F1 des USA, le 22 octobre 2016 à Austin
Le duel entre pilotes Mercedes, Lewis Hamilton et Nico Rosberg , s'est poursuivi dimanche au Grand Prix des Etats-Unis, mais le petit monde de la F1 pense surtout à l'arrivée prochaine de ses nouveaux patrons américains.
Hamilton, intouchable sur le Circuit des Amériques à Austin (Texas), a réduit de 33 à 26 points son retard sur Rosberg, les deux pilotes des Flèches d'Argent allemandes restant sans opposition réelle. Il ne leur reste que trois courses, à commencer par le GP du Mexique dimanche prochain, pour se départager. Après un passage au Brésil, la grande finale aura lieu à Abou Dhabi fin novembre.
Certes, Rosberg peut se contenter de la jouer petit bras en terminant toujours deuxième, derrière Hamilton, pour remporter le titre. Mais l'Allemand n'envisage pas une telle stratégie: "Je voulais gagner ici en Amérique, cela aurait été formidable mais cela n'a pas été possible. La prochaine fois, peut-être".
Hamilton est quasiment imbattable sur cette piste où il a triomphé quatre fois sur cinq depuis 2012. Il est surtout le chouchou du public américain.
"J'aime être ici aux Etats-Unis, je me sens comme à la maison", a-t-il affirmé après sa victoire, acclamé par un public tout acquis à sa cause et entouré de stars du sport américain comme la joueuse de tennis Venus Williams ou la skieuse Lindsey Vonn.
- Star à l'américaine -
© AFP/Vincent LEFAI, Sabrina BLANCHARD
Le résultats du Grand Prix des Etats-Unis
Si Rosberg cultive le genre garçon de bonne famille, Hamilton préfère le côté mauvais garçon, façon rap et bling-bling. Ses joutes oratoires avec les journalistes, surtout britanniques, animent les conférences de presse. Il n'hésite pas à prendre à rebrousse-poil la grosse machine Mercedes et s'assure d'une présence constante sur les réseaux sociaux.
Ce profil de star à l'américaine égaye l'aspect froid et technologique de la F1 et plaît beaucoup à son patron historique, Bernie Ecclestone. Celui-ci affirme à qui veut l'entendre que Hamilton ferait un bien meilleur champion du monde que Rosberg, même si le Britannique l'a déjà été trois fois (2008, 2014 et 2015) et l'Allemand jamais alors qu'ils ont tous deux le même âge (31 ans).
"Bernie", qui règne sur la F1 depuis plus de trois décennies, fêtera vendredi ses 86 ans. Toujours bon pied bon oeil, il vient de revendre la F1 au groupe américain Liberty Media du milliardaire John Malone, aussi discret que puissant et déterminé.
Ecclestone a obtenu de garder ses fonctions pendant encore trois ans. Mais "l'homme de Malone" c'est Chase Carey, un sexagénaire qui compte à son actif le développement de la chaîne de télévision Fox Sports aux Etats-Unis pour le compte de Rupert Murdoch (Sky).
- Grosses moustaches -
Dimanche à Austin, Carey promenait avant le Grand Prix ses grosses moustaches en guidon de vélo dans le paddock, discutant avec les directeurs d'écurie et les sponsors, prenant le pouls de son nouveau joujou.
Car les patrons de Mercedes, Red Bull, Ferrari et Renault savent que c'est avec lui qu'il faudra bientôt négocier. Si Ecclestone vient de la F1 -- il a été patron d'écurie dans les années 1970 et 1980 et il écumait déjà les paddocks dans les années 1960 -- la stratégie de Liberty Media reste une inconnue.
© AFP/CLIVE MASON
Le Britannique Lewis Hamilton
lors du GP des USA à Austin, le 23 octobre 2016
Chase Carey a évoqué plus de courses aux Etats-Unis mais le calendrier en compte déjà 21. Il parle aussi de développer le contenu numérique de la F1 sans toutefois se montrer plus précis.
"Nous donnons de plus en plus d'argent mais nous avons de moins en moins de retombées", s'énervait le représentant d'un gros sponsor à Austin. "Il faut payer jusqu'à 10.000 dollars pour inviter des gens au +Paddock Club+ (l'espace VIP, au dessus des stands) et si nous pouvions en faire venir plus de 1.000 par saison il y a quelques années, maintenant ce n'est pas plus de 300".
Les GP sont de plus en plus souvent diffusés sur des chaînes payantes, ce qui n'améliore pas une audience qui se réduit comme peau de chagrin, et par conséquent la visibilité des annonceurs.
Mais grâce à la popularité de Lewis Hamilton , et peut-être surtout de Taylor Swift qui a donné un concert en plein air dans l'enceinte du circuit samedi soir, ce GP des USA a attiré de vendredi à dimanche 270.000 personnes, un record. Certainement de quoi faire frétiller les moustaches de Chase Carey.