Happy Birthday : |
© AFP/ANDREJ ISAKOVIC
Vue générale du circuit de Sotchi lors de la 1re séance de qualification pour le GP de Russie de F1, le 28 avril 2017
Pilotes répondant aux fans en direct depuis le paddock, mécanos et ingénieurs au travail dans les garages... la Formule 1 se donne enfin à voir sur les réseaux sociaux, avec la bénédiction du nouveau propriétaire Liberty Media.
Modernité et transparence, voici résumée la stratégie du groupe américain, détenteur depuis janvier des droits commerciaux de la F1, pour reconquérir les aficionados qu'elle a laissé filer ces dernières années et, surtout, susciter de nouvelles audiences.
Or comment toucher un jeune public indifférent, faute d'avoir été biberonné au duel Prost-Senna au tournant des années 1980-1990 ou aux succès de Michael Schumacher avec Ferrari au début des années 2000, sinon via les réseaux sociaux?
"Nous avons changé les règles car nous voulons rapprocher les fans du sport, explique à l'AFP Norman Howell, directeur des communications de la F1. Or ce sont les écuries et les pilotes plus particulièrement qui suscitent leur intérêt."
Après quatre décennies de communication verrouillée par l'ancien boss Bernie Ecclestone, remercié quelques jours seulement après la prise de pouvoir de Liberty Media, les acteurs de la F1 peuvent désormais donner à voir leurs coulisses sans risquer de se faire taper sur les doigts.
- Directs du paddock et vidéos d'arrêts aux stands -
Sous le règne du Britannique, le promoteur du Championnat, Formula One Management (FOM), interdisait purement et simplement la diffusion sur internet d'images captées sur les circuits, au nom de la protection des détenteurs de droits audiovisuels.
A l'heure américaine, la frontière a été repoussée à l'entrée de la piste, indique Norman Howell. Libre aux écuries et aux pilotes de montrer ce qui se passe autour, mais les smartphones doivent cesser de filmer sur le territoire des caméras.
Le Britannique Lewis Hamilton (Mercedes), utilisateur compulsif des réseaux sociaux et dont même les bulldogs anglais Roscoe et Coco ont un compte Instagram, a été parmi les premiers à s'engouffrer dans la brèche, lors des essais hivernaux à Barcelone, fin février.
Depuis, pour ne citer qu'eux, Force India multiplie les directs depuis le paddock avec son pilote français Esteban Ocon alors que Renault diffuse sur Twitter les vidéos des arrêts aux stands de ses monoplaces.
"L'ouverture des canaux digitaux a eu l'effet immédiat de faire briller un peu plus les personnalités des pilotes, notait le patron de Red Bull, Christian Horner, lors du Grand Prix de Bahreïn, mi avril. "(C'est lié) à la façon dont les gens suivent les médias, particulièrement sociaux et digitaux, aujourd'hui, avec la possibilité d'entrer en contact avec les pilotes et les écuries pendant les week-ends de course, de voir ce qui se passe en coulisses."
- Ferrari fait de la résistance -
"Si nous pouvons attirer de nouveaux fans via les réseaux sociaux, espérons qu'ils allumeront leur télévision le dimanche pour voir à quoi ressemble un Grand Prix. Espérons que cette nouvelle stratégie permettra de générer de nouvelles sources de revenus pour notre sport", a poursuivi Christian Horner, résumant le sentiment général dans le paddock.
L'enjeu est en effet de taille pour une discipline qui a perdu environ un tiers de ses spectateurs et téléspectateurs en cinq ans et dont les protagonistes, et pas seulement les écuries les plus modestes, courent après les contrats de sponsoring et peinent à boucler leurs financements.
Dans ce royaume qui ouvre ses frontières, une écurie fait toutefois de la résistance. Ferrari a interprété à sa sauce ces directives, troquant plus de présence sur les réseaux sociaux pour moins de disponibilité pour les médias lors des courses.
Interrogé sur cette question dès le Grand Prix inaugural, en Australie fin mars, le patron de la Scuderia, Maurizio Arrivabene, bottait en touche: "Que voulez-vous dire par média? Aujourd'hui, la définition des médias, en terme de communication, est très large. Il y a aussi les réseaux sociaux. C'est aussi à ça que nous pensons (...) Nous couvrons toutes les plateformes de communication. Nous satisfaisons aussi la génération Z".
Une logique qui permet à la Scuderia de contrôler encore davantage sa communication...