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© AFP/JOSE JORDAN
La Renault Sport pilotée par l'Allemand Nico Hulkenberg sur le circuit de Montmelo en Catalogne, le 2 mars 2017
Renault et la Formule 1 vous invitent à fêter leurs noces d'émeraude: le constructeur français avait choisi l'un des plus prestigieux Grand Prix de la saison, à Monaco ce week-end, pour marquer ses quarante ans dans la catégorie reine du sport automobile.
L'union est officialisée en 1977 sur le circuit de Silverstone, Renault alignant sa RS01, la première F1 équipée d'un turbocompresseur.
Le moteur turbo deviendra la norme mais à l'époque, c'est surtout la fumée blanche qui s'échappe de son pot d'échappement qui attire les regards, lui valant le surnom de "théière jaune".
Deux ans plus tard, en 1979, Jean-Pierre Jabouille est le premier pilote à s'imposer en F1 au volant d'une Renault, au Grand Prix de France, sur le circuit de Dijon.
"Je savais qu'on allait finir par gagner parce la voiture devenait de plus en plus performante mais on avait un gros problème de fiabilité, se souvient-il, interrogé par l'AFP. "Les quinze/vingt derniers tours, j'étais à l'écoute de tout. J'avais tellement peur parce que ça m'était arrivé souvent d'être en tête et de casser... Mais là, c'est passé."
"Ca a été un concours de circonstances énorme, le fait que ça se passe en France, parce la voiture était 100% française, poursuit l'ancien pilote, âgé de 74 ans. "On avait des pneus Michelin qui lançaient le pneu radial et qui n'avaient jamais fait de compétition. Maintenant, le moteur turbo, les pneus radiaux, ça équipe les voitures du monde entier!"
- Victoires avec Prost -
L'écurie se développe rapidement, portée par un jeune pilote d'exception, Alain Prost . Dès sa première saison au sein de l'écurie française, sa deuxième en F1, il remporte le Grand Prix de France, la première d'une série de neuf victoires pour Renault et de 51 succès personnels.
"Ca a été comme un déclic psychologique de savoir que je pouvais le faire, raconte-t-il à l'AFP. c'est un super souvenir, mais la victoire au Grand Prix de France en 1983 au Castellet, j'ai l'impression que c'était encore mieux..."
Cette année-là, Prost passe tout près du titre mondial (à deux points du Brésilien Nelson Piquet ), qu'il s'offrira ensuite à quatre reprises (1985, 1986, 1989 et 1993). Ce dernier titre chez Williams est d'ailleurs obtenu avec... un moteur Renault.
Après 1985, la marque a cessé d'officier comme constructeur pour ne plus jouer que les motoristes, avec un succès écrasant entre 1992 et 1997 aux côtés de Williams et Benetton.
Pour le Canadien Jacques Villeneuve , champion du monde en 1997 avec Williams-Renault, le secret du motoriste français était alors "son équipe de passionnés, des gens toujours très astucieux, toujours à la recherche de la petite astuce pour gagner".
- Titres avec Alonso -
Renault revient dans les paddocks en tant qu'écurie en 2002, portée par le duo Flavio Briatore- Fernando Alonso . Au volant, l'Espagnol offre à l'écurie ses premiers titres mondiaux pilotes et constructeurs en 2005 et 2006.
Mais l'accident volontairement provoqué par Nelson Piquet Jr pour permettre à Alonso de s'imposer au Grand Prix de Singapour 2008 coûte la tête du patron Briatore et marque le début d'une terne période pour Renault en F1.
L'écurie est rachetée par un fonds d'investissement et le nom de la marque s'efface progressivement au profit de Lotus. L'activité de motoriste, par contre, perdure avec succès (quatre titres mondiaux pilotes et constructeurs avec Sebastian Vettel et Red Bull entre 2010 et 2013).
En 2016, Renault fait son troisième retour en F1 en temps que constructeur, sur les ruines de Lotus, rachetée en décembre 2015, avec pour objectif le titre mondial à l'horizon 2020.
Après une première saison compliquée, terminée au 9e rang des constructeurs, Renault Sport F1 vise la 5e place en 2017. Alors qu'elle pointe actuellement à la 7e place après la 6e manche de la saison, un tel résultat constituerait un beau cadeau pour conclure en beauté l'année de ses quarante ans.