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© AFP/C.L. DONALD LIM
Le pilote de F1 Lewis Hamilton
après son abandon au GP de Malaisie, le 2 octobre 2016 à Sepang
Année noire ou complot interne ? Lewis Hamilton , qui a laissé filer de précieux points dans la course au titre mondial après son abandon au Grand Prix de Malaisie, dimanche, sur casse moteur, s'interroge publiquement sur les raisons de ses contre-performances.
Ses deux réactions, à quelques minutes d'intervalle, étaient totalement contradictoires. Une preuve de plus, peut-être, que le triple champion du monde anglais vit une saison compliquée, façon montagnes russes, et que son mental n'est peut-être plus à la hauteur du défi lancé par son coéquipier Nico Rosberg .
C'est en tout cas ce que pensent certains détracteurs occasionnels ou réguliers du pilote Mercedes, surtout quand il leur tend la perche: "Ma question à Mercedes: nous avons fabriqué 43 moteurs pour huit pilotes (y compris ceux de Force India, Williams et Manor), mais je suis le seul à avoir des problèmes. Quelqu'un doit me donner des réponses parce que c'est inacceptable", a d'abord dit Hamilton à la BBC.
Cette sortie a enflammé les réseaux sociaux. Puis, Hamilton s'est calmé. Il est retourné dans son stand et a parlé à son équipe, comme l'a raconté un peu plus tard Toto Wolff, le Team Principal de Mercedes-AMG, dans un communiqué du dimanche trois fois plus long que d'habitude.
"Au lieu de montrer sa frustration, Lewis est rentré au garage et a serré la main de chaque membre de notre équipe. Nous avons parlé en petit groupe et nous étions tous déçus. Puis, il s'est levé, devant nous, et a trouvé les mots pour nous remonter le moral, pour qu'on se reconcentre au plus vite sur le Japon la semaine prochaine", a raconté Wolf, chef emblématique et roi de la communication, comme son pilote-vedette.
"C'est comme ça que font les grands pilotes, les vrais champions, alors je dois exprimer mon respect pour la manière dont Lewis s'est conduit aujourd'hui", a ajouté le chef. Et comme si cela ne suffisait pas, dans la foulée, Paddy Lowe, le directeur technique, et Niki Lauda , le président non-exécutif de l'écurie allemande, se sont excusés auprès d'Hamilton.
"Il faut bien voir que c'était notre première casse mécanique en course, cette année, a dit Lowe. Pour nous, la priorité c'est que la compétition soit équilibrée entre nos deux pilotes, surtout en fin de saison, pour que la bagarre ne soit pas faussée par des problèmes techniques. Malheureusement, nous avons échoué sur ce point, de manière spectaculaire."
- "Quelqu'un là-haut..." -
Après ce mea-culpa de Mercedes, Hamilton a tempéré son courroux, s'en remettant même à une improbable fatalité divine.
"J'ai été béni des dieux ces dernières saisons, donc, si quelqu'un là-haut ne veut pas que je gagne ce titre, même en faisant tout ce que je peux, il faudra bien que je l'accepte", a dit Hamilton. Il a aussi "foi" dans son équipe, "confiance à 100%" et, même si sa douleur était "indescriptible" dimanche, il saura "se relever, en champion", d'ici le prochain GP, dimanche à Suzuka. Sa sortie sur un éventuel complot a, en tout cas, fait les choux gras de la presse anglaise, friande de ce genre d'histoires, qui a toutefois du mal à résister aux faits.
Si on regarde, en effet, de près sa saison, Hamiton est quand même monté 12 fois sur le podium en 2016 (dont six fois sur la plus haute marche), contre 11 podiums pour Rosberg (dont huit victoires).
Si l'on regarde d'encore plus près les autres GP, il a vraiment eu un problème de moteur à Shanghai (7e), certes, mais en qualifications. Il en a eu un autre à Bakou, en course: Hamilton avait terminé 5e après être parti en 10e position, alors qu'il vivait, de son propre aveu, un week-end "sans". Il a aussi raté des départs, comme Rosberg. Et connu des problèmes de freins, comme Rosberg.
Hamilton a quitté Sepang avec 23 points de retard sur Rosberg, mais il reste 125 points à récupérer d'ici fin novembre à Abou Dhabi. Le duel continue...