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© AFP/ALFREDO ESTRELLA
Les Ferrari de Kimi Räikkönen et Sebastian Vettel
lors du GP du Mexique, le 30 octobre 2016
Le talent et la fortune, en proportions variables: les moyens d'accéder à la Formule 1, catégorie-reine du sport automobile, sont multiples, mais ces deux ingrédients sont indispensables, comme le montrent les parcours des 22 pilotes qui terminent cette saison 2016.
La grille de départ peut ainsi être décomposée en quatre catégories:
- les pilotes payés, dans les équipes de pointe ("top teams"):
Ils sont champions du monde ou issus d'une filière reconnue, ils roulent chez Mercedes, Ferrari, Red Bull et McLaren. Ils ont été repérés très tôt, parce qu'ils ont brillé dans les catégories inférieures (karting, F3, GP3, GP2). Ils s'appellent Sebastian Vettel , Lewis Hamilton , Fernando Alonso , Jenson Button , Kimi Räikkönen, pour ne parler que de champions du monde dont le début de carrière a été bien géré par des agents de haut niveau, ou par leur propre père. Leurs successeurs potentiels, en haut du palmarès mondial, sont les deux pilotes Red Bull, Max Verstappen et Daniel Ricciardo , pour qui le talent pur a parlé car leurs parents n'avaient pas les moyens de payer des fortunes pour qu'ils grimpent jusqu'au sommet de la pyramide.
- les pilotes "hybrides", Nico Rosberg et Sergio Pérez:
Fils de Keke, champion du monde 1982, Nico Rosberg a été très aidé par son père au début de sa carrière. Le Finlandais moustachu a même créé une écurie et fait courir Hamilton dans les catégories inférieures, aux côtés de son fils. Nico a gagné, en Formule BMW puis en GP2, et Keke a arrêté les frais, car Williams avait repéré son rejeton pour le faire débuter en 2006. Mercedes a pris le relais, en 2010, et l'a mis aux côtés de Michael Schumacher . Depuis, il progresse sans cesse et va peut-être conquérir dimanche son premier titre mondial.
Le Mexicain "Checo" Pérez, 26 ans, a eu un parcours moins linéaire, avec deux atouts-maîtres: la Ferrari Driver Academy et surtout la filière de pilotes Telmex, créée au Mexique par le milliardaire Carlos Slim, son plus fidèle soutien. Cela lui a permis d'apporter dans ses écuries des sommes conséquentes, car ses parraineurs sont généreux, mais son talent évident et ses résultats (7 podiums chez Sauber et Force India) incitent les observateurs à ne pas l'affubler du statut peu reluisant de "pilote-payant".
- les vrais espoirs, Esteban Ocon et Pascal Wehrlein:
Le Français a été champion de F3 et de GP3, il est suivi de près par Mercedes qui vient de le placer pour 2017 chez Force India, qu'elle motorise. A priori, le jeune Allemand, champion de DTM, reste chez Manor pour une année de plus. Aucun des deux, Ocon ou Wehrlein, ne pourrait payer son volant, donc c'est bien la marque allemande qui les fait progresser avec des contreparties financières pour les écuries qui les font rouler: elles paient leurs moteurs moins chers.
- les vrais "pilotes payants", Felipe Nasr , Jolyon Palmer et bientôt Lance Stroll:
Etre Brésilien est pour Nasr un atout. Dans le contrat entre Formula One Management (FOM) et la chaîne brésilienne TV Globo qui diffuse les courses, estimé à 24 millions de dollars par an, il est écrit qu'un Brésilien doit obligatoirement figurer sur la grille en 2017... Or, l'autre Brésilien Felipe Massa va prendre sa retraite. Soutenu par la Banco do Brasil, entre autres partenaires fidèles, Nasr a toujours payé pour piloter.
Le Britannique Palmer a été champion de GP2 en 2014, mais son père Jonathan, un ex-pilote de F1 devenu propriétaire de circuits anglais, a continué à payer en 2015 pour qu'il soit titulaire chez Renault: 12 à 15 millions d'euros, selon les fuites. Et Jolyon est conservé pour 2017, aux côtés de Nico Hülkenberg (ex-Force India), alors qu'il n'a marqué qu'un seul petit point en 2016, en Malaisie (10e).
Le jeune Canadien Stroll, 18 ans, issu de la Ferrari Academy, comme Pérez, et champion d'Europe de F3, comme Ocon, sera titulaire chez Williams en 2017 et là, le compteur s'affole: 25 millions de dollars, selon les uns, jusqu'à 80 apprentissage compris, selon les autres. Heureusement, son père Lawrence Stroll a les moyens, après avoir développé des marques textiles, comme Michael Kors et Tommy Hilfiger, dans le monde entier.