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© AFP/LLUIS GENE
Le pilote espagnole de F1 Fernando Alonso
en conférence de presse à Montmelo (Catalogne), le 11 mai 2017
Sa décision de faire l'impasse sur le prestigieux Grand Prix de Monaco de F1 pour participer à la place aux 500 miles d'Indianapolis dimanche avait constitué un coup de tonnerre dans le monde du sport automobile, mais le pari de Fernando Alonso est déjà presque gagné.
En deux semaines, le pilote espagnol a changé de statut: son initiative unique pouvait être considérée comme un joli coup de pub, une aventure sympathique et chevaleresque. Sauf que le débutant âgé de 35 ans a impressionné tout le monde: cinquième sur la grille des 500 miles, il n'est pas là pour faire de la figuration !
Et si son expérience américaine a été très réussie sur la piste jusqu'à présent, elle a aussi constitué un beau succès populaire, chaque tour de roue d'Alonso ayant été scruté par les fans et les observateurs. En quelques séances d'essais, il a pris la mesure d'une monoplace complètement différente de sa McLaren-Honda de F1.
Dans le rythme des meilleurs et chouchouté dans l'expérimentée écurie Andretti, le pilote asturien a toutes les cartes en main pour faire bonne figure. Voire pour s'imposer dans cette course emblématique, lui qui est à la poursuite de la "triple couronne" du sport automobile (GP de Monaco de F1, 500 miles d'Indianapolis, 24 Heures du Mans), une trilogie qu'un seul homme a remportée, le Britannique Graham Hill .
"Pour grandir et devenir un pilote plus complet vous devez gagner les courses les plus prestigieuses du monde. Et les 500 miles d'Indianapolis sont la plus grosse course du monde", note le double champion du monde de F1.
- Talent naturel -
Celui-ci a d'autant plus facilement pris la décision de faire l'impasse sur Monaco que sa McLaren-Honda de F1 est à la peine, alors que celle de Formule Indy lui donne une vraie chance de s'imposer: "C'est une situation gagnant-gagnant pour McLaren, pour Honda, pour moi et pour le sport automobile dans son ensemble", insiste-t-il.
"C'est génial pour le sport auto", abonde Zak Brown, le directeur exécutif de McLaren. "Fernando a été très bien accueilli par les autres pilotes, c'est beau de voir la camaraderie en IndyCar. Je pense que c'est quelque chose qui lui manque en F1. Et il a l'équipement pour gagner, il a le talent naturel pour être très compétitif. Il lui manque juste l'expérience".
Nul doute qu'après des séances de qualifications convaincantes, les autres concurrents ne le considèrent plus comme un simple débutant.
"Il est davantage préparé que la plupart des +rookies+", estime son coéquipier Marco Andretti, qui partira juste derrière lui, huitième. "Il a beaucoup de connaissances et d'expérience de voitures différentes dans ses équipes précédentes. Il est probablement plus prêt que moi quand j'ai débuté ici à 19 ans".
Cependant, l'emblématique épreuve américaine est longue et de nombreux aléas peuvent venir ruiner les chances des voitures les plus compétitives. Et la moindre erreur dans un peloton de 33 monoplaces lancées à 380 km/h peut être catastrophique.
- 'Toujours une surprise' -
© AFP/Paul DEFOSSEUX
Les 500 miles d'Indianapolis
Alonso aura ainsi fort à faire face à des pilotes beaucoup plus habitués à ce type de courses en paquet. Pas moins de sept anciens vainqueurs seront au départ, dont le tenant du titre, le Californien Alexander Rossi , troisième sur la grille, ou le poleman néo-zélandais Scott Dixon , vainqueur en 2008.
"Le plus dur dans la course c'est le vent, le trafic, les circonstances... Le jour de la course il y a toujours une surprise pour vous", reprend Marco Andretti.
Une certaine incertitude plane aussi sur les voitures équipées du moteur Honda, comme celles de l'écurie Andretti: les propulseurs nippons manquent de fiabilité par rapport aux Chevrolet, et Alonso lui-même a par exemple dû changer de moteur avant les qualifications.
L'Espagnol a ainsi conscience que malgré d'excellents débuts, le plus dur reste à faire: "Le plus difficile c'est la course et tout ce qui peut arriver dans une telle épreuve: apprendre à gérer le trafic, les petits trucs pour dépasser, utiliser les performances de votre voiture, à quel moment, pourquoi... Toutes ces petites choses que seule l'expérience peut vous apprendre. Et je n'ai pas cette expérience donc je sais que je serai plus faible par certains aspects".
Après le violent accident de Sébastien Bourdais le week-end passé, Simon Pagenaud , sacré champion IndyCar en 2016, sera le seul Français au départ. Le champion en titre s'élancera de la 23e place après des qualifications ratées.
liste des précédents vainqueurs européens:
Dario Franchitti (GBR): vainqueur en 2012, 2010 et 2007
Dan Wheldon (GBR): 2011, 2005
Kenny Brack (SWE): 1999
Arie Luyendyk (NDL): 1997, 1990
Graham Hill (GBR): 1966
Jim Clark e (GBR): 1965
Gaston Chevrolet (SUI/USA): 1920
Dario Resta (ITA/GBR): 1916
Ralph DePalma (ITA/USA): 1915
René Thomas (FRA): 1914
Jules Goux (FRA): 1913