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© AFP/JAMIE SQUIRE
L'Espagnol Fernando Alonso
(McLaren-Andretti) salue le public lors de la présentation des pilotes aux 500 miles d'Indianapolis, le 28 mai 2017
La venue d'Alonso à Indianapolis a représenté une aubaine pour la Formule 1: une telle infidélité aurait été impossible du temps de l'ancien patron Bernie Ecclestone, mais les nouveaux propriétaires, les Américains de Liberty Media, cherchent justement à développer leur sport aux Etats-Unis.
Et l'impact de la décision du pilote espagnol ne s'est pas fait attendre: il n'avait pas encore accompli le moindre mile au volant de sa Formule Indy qu'il avait déjà remarqué un soudain intérêt pour sa personne.
"La réaction des gens et de l'Amérique a été plus grande que je ne le pensais", racontait ainsi Alonso avant même ses premiers tours de roue au volant de sa McLaren-Andretti début mai.
"Rien qu'à l'aéroport à Indianapolis, à Chicago, plein de gens m'ont arrêté pour me serrer la main, me souhaiter bonne chance, des choses auxquelles on n'est pas habitué en Amérique où la Formule 1 n'est pas très populaire. En général, on choisit cet endroit pour pouvoir être tranquille, personne ne nous reconnaît ici, mais ça ne semble plus être le cas à présent", souriait-il.
- Un marché très important -
Durant tout un mois, l'Espagnol, contraint à l'abandon à 21 tours de l'arrivée sur casse moteur dimanche après une course prometteuse, a été un ambassadeur idéal pour la F1 aux Etats-Unis: souriant, affable, sans forfanterie, et surtout, extrêmement performant en piste.
Certes, les dirigeants de la F1 ont mal pris de le voir rater le Grand Prix de Monaco pour courir à la place à Indianapolis, mais au final ils en sont certainement sortis gagnants.
"D'un côté, c'est bien pour l'Amérique et les 500 miles d'Indianapolis, mais d'un autre côté, c'est dommage qu'il ne soit pas venu à Monaco, qui est un de nos Grands Prix emblématiques", estime Norman Howell, directeur de la communication de la F1.
"Mais on veut que l'empreinte de la Formule 1 soit la plus grande possible. Le marché américain est très important naturellement et on est en train d'aller chercher des villes américaines" pour organiser des Grands Prix, poursuit-il.
A ce titre, l'expérience d'Alonso à Indianapolis a certainement poussé davantage d'Américains à s'intéresser à la Formule 1, sport qui n'est pas très populaire aux Etats-Unis où le public est assez peu réceptif à ses subtilités technologiques.
Et il n'y a pour l'heure qu'un seul Grand Prix américain au calendrier, un chiffre que les nouveaux "grands argentiers" de la F1 aimeraient voir augmenter, jusqu'à trois ou quatre courses par saison.
"Le public américain aime bien le sport auto, et c'est juste peut-être à nous de mieux expliquer notre sport", reprend Norman Howell. "Ce n'est pas un secret, on est en train de parler avec trois, quatre, cinq grandes villes qui sont intéressées".
- Demandes financières -
La venue du double champion du monde de F1 a été positive pour tout le monde, estime Mark Miles, le PDG de Hulman & Company, propriétaire de l'IndyCar, qui ne semble pas voir les velléités de la F1 vers l'Amérique d'un si mauvais ?il.
"C'est bien pour nous, c'est bien pour Alonso qu'il soit venu, pour son image aux Etats-Unis, et donc c'est bien pour l'image de la F1 ici aussi, analyse Mark Miles. Tout le monde a entendu parler de la F1, mais il n'y a qu'une course aux Etats-Unis pour le moment et je suis sûr qu'ils essaient, autant qu'Alonso, de profiter de sa venue à Indianapolis, tant mieux pour eux."
"Forcément ça ferait de la compétition, donc ce serait plus difficile d'attirer de nouveaux promoteurs pour nous", estime le Français Sébastien Bourdais, qui a piloté en F1 et évolue aujourd'hui en IndyCar. "Mais les demandes financières des deux côtés n'ont absolument rien à voir, donc ça ne s'adressera pas forcément aux mêmes personnes."
L'Indycar et ses courses spectaculaires restent bien plus populaires que la F1 aux Etats-Unis.
"On a des voitures toutes proches les unes des autres et n'importe qui peut gagner la course, tandis qu'en F1 aujourd'hui il n'y a que quatre voitures qui gagnent et je pense que le spectacle est moins garanti", note ainsi l'autre Français en Indycar, Simon Pagenaud .
"Je suis personnellement moins intéressé par la F1 que je ne l'étais auparavant, mais s'ils souhaitent venir aux Etats-Unis, pas de problèmes", assure le champion IndyCar en titre