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© AFP/JEAN-FRANCOIS MONIER
Le pilote français Thomas Laurent pose devant l'ORECA 07-Gibson N.38 de l'écurie Jackie Chan DC Racing, le 16 juin 2017 au Mans
Sa première participation aux 24 Heures du Mans est "tout simplement un rêve" qui devient peu à peu réalité: à 19 ans, le Français Thomas Laurent, qui évoluait encore en karting il y a 18 mois, effectue des débuts remarqués en endurance.
"J'ai fait mes débuts à trois ans en karting et ma première compétition à sept", explique à l'AFP le Vendéen.
Dès sa plus tendre enfance, le jeune pilote a en effet pu s'entraîner sur le circuit de 1 km construit par son père à Château-d'Olonne.
"Nous lui avions acheté un petit kart que nous avons dû mettre à sa taille. On l'avait inscrit dans différents sports mais il est toujours revenu au karting", se souvient Jean-Pascal Laurent.
Après une glorieuse carrière de karting couronnée par un titre de Champion du monde il y a deux ans, son fils est recruté par l'écurie Jackie Chan DC Racing, propriété de l'acteur hong-kongais Jackie Chan.
Fin 2015, il livre ses premières courses en endurance avec trois succès en trois épreuves en LMP3 dans le championnat asiatique, avant de piger pour l'écurie d' Yvan Muller , quadruple champion de WTCC.
Thomas Laurent marque les esprits en remportant l'épreuve "Road to Le Mans" en LMP3 en ouverture de l'édition 2016 des 24 Heures du Mans.
-Viser d'abord l'arrivée-
"Mon évolution dans les différentes catégories a nécessité des budgets plus importants", explique celui qui est notamment soutenu de longue date par un traiteur de son département.
2017 marque son arrivée en Championnat du Monde d'Endurance (WEC) avec une victoire dès la première course à Silverstone et une 3ème place à Spa.
Ces bons résultats lui permettent d'aborder la course mancelle en tête du championnat du monde, dans la catégorie LMP2, aux côtés de ses équipiers, le Chinois Ho-Pin Tung et le Britannique Oliver Jarvis sur une Oreca 07-Gibson.
Et, pourquoi pas, devenir le plus jeune vainqueur des 24 Heures du Mans?
Pour l'instant le record de précocité appartient à l'Allemand Alexander Wurz , sacré en 1996 à 22 ans sur une Porsche, dès sa première participation, dans la catégorie reine des LMP1.
"L'objectif c'est d'abord d'amener la voiture jusqu'à l'arrivée, mais si on peut viser le podium, voire la victoire, on ne va pas se priver", avance-t-il.
"Les débuts de Thomas en WEC ont été impressionnants", souligne le Team Principal de l'écurie chinoise, Rémy Brouard, qui suivait déjà attentivement sa carrière en karting. "Il faut dire qu?on l'avait bien préparé avec l?Asian Le Mans Series pendant l'hiver pour arriver prêt en WEC en avril", précise-t-il.
- Pas attiré par la F1 -
"Thomas est un cas particulier, c'est quasiment du jamais vu de voir un pilote aussi jeune avoir autant de succès en endurance", assure Brouard.
"Il est très talentueux et rapide et il est encore dans une phase de progression, et pas uniquement dans la voiture", analyse Oliver Jarvis.
Son équipier souligne sa forte maturité: "Il prend beaucoup de temps à expliquer ce qu'il ressent au volant et à débriefer avec l'équipe".
"Je pense que d'ici la fin de l'année, il se sera vraiment développé au niveau de la conduite et davantage encore en dehors de la piste", prédit Jarvis.
Si Laurent a encore l'allure d'un post-adolescent, qui nourrit depuis peu une passion dévorante pour le surf, son regard clair trahit une forte détermination.
"J'imagine mon avenir en endurance", répond le pilote, lorsqu'on le questionne sur les autres disciplines qui pourraient le tenter dans le futur. La Formule 1 actuelle ? Il la trouve ennuyeuse, et de toute façon il y aurait besoin de sponsors bien plus généreux.
Son patron, Jackie Chan? "Je ne le connais pas personnellement mais je sais qu'il suit de près notre parcours", indique-t-il au sujet de la méga-star asiatique, au sommet depuis quarante ans dans son domaine.
L'étoile de Thomas Laurent n'a elle sans doute pas fini de briller.