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© AFP/VALDRIN XHEMAJ
La Ferrari de Sebastien Vettel (g) passe la ligne d'arrivée devant la Mercedes de Lewis Hamilton
, lors du GP de F1 d'Azerbaïdjan, remporté par l'Australien Daniel Ricciardo
, le 25 juin 2017 à Bakou,
Chevaleresque en début de saison, la lutte entre Sebastian Vettel et Lewis Hamilton a viré à la bagarre de rue au GP d'Azerbaïdjan dimanche, laissant présager une fin de saison tendue entre les deux prétendants à la couronne mondiale.
"S'il veut prouver qu'il est un homme, on devrait le faire en dehors de la voiture, face à face." La provocation lancée par le Britannique à son rival allemand, auteur en pleine course d'une manoeuvre puérile et surtout dangereuse, a le mérite de la clarté.
Pour la huitième manche de la saison, dans les rues de Bakou, la Mercedes d'Hamilton et la Ferrari de Vettel ont proposé une passe d'armes dont seule la F1 a le secret.
Au 22e tour d'une course neutralisée pour la troisième fois par la voiture de sécurité, le Britannique freinait brusquement au virage 15. Vettel, juste derrière lui, ne pouvait l'éviter et le percutait par l'arrière, occasionnant pas mal de dégâts sur les deux monoplaces.
Vettel, connu pour être placide et calme au volant, entrait alors dans une colère rouge totalement inhabituelle, se portait au niveau d'Hamilton et lui mettait un coup de roue assorti d'un geste de la main peu courtois.
Après enquête, les commissaires de course ont jugé cette manoeuvre "potentiellement dangereuse". Verdict: une pénalité de 10 secondes d'arrêt aux stands et une victoire qui lui échappe alors qu'elle semblait lui tendre les bras.
"Si l'on me sanctionne, alors on doit le sanctionner lui aussi", a pesté Vettel après la course.
- 'On va régler ça' -
Le quadruple champion du monde (2010, 2011, 2012 et 2013) se trouve de plus sous la menace d'une suspension pour une course en cas de nouvel écart de conduite lors du Grand Prix d'Autriche, dans deux semaines, sur le circuit de Spielberg. Il totalise en effet 9 points d'avertissement au cours des douze derniers mois, et à 12 points, la suspension tombe.
Hamilton, lui, se trouve dans la position de la victime et en joue forcément. "Toutes les autres catégories des sports automobiles nous regardent. J'espère que les jeunes n'ont pas vu cela et je veux leur dire que ce n'est pas de cette façon que l'on pilote", a expliqué devant la presse le triple champion du monde (2008, 2014 et 2015).
"Lorsque les choses se tendent, les vraies personnalités ont tendance à se voir", a ajouté le Britannique.
"La Formule 1, c'est une affaire d'adultes. Lui, il a endommagé mon aileron et un peu son arrière aussi. Ce n'était pas nécessaire. Accélérer puis ensuite freiner derrière la voiture de sécurité, ça ne se fait pas", a répliqué l'Allemand.
La mi-saison n'est pas encore arrivée que la rivalité qui devait se cantonner à la piste déborde déjà en dehors. Ca promet pour les douze courses restantes, alors que la F1 sort de trois années de tension extrême au sein même de Mercedes, entre Hamilton et l'Allemand Nico Rosberg , champion du monde en titre et désormais retraité.
Pourtant, en début d'année, la lutte royale entre deux pilotes qui totalisent sept titres mondiaux s'annonçait sous de bien meilleurs auspices, chevaleresque même, puisque tant Vettel qu'Hamilton s'estiment sur la piste et n'hésitaient pas à le clamer haut et fort.
"Je n'ai aucun problème avec lui. Je vois où vous voulez en venir. Je respecte le pilote qu'il est. On va régler ça et tout rentrera dans l'ordre. Je vais parler seul avec lui", a tenté d'apaiser Vettel dimanche.
Pas sûr que le message soit passé chez Hamilton. "Je ne pense pas qu'il ait mon numéro", a-t-il ironisé, préférant renvoyer au GP d'Autriche, le 9 juillet. Le rendez-vous est pris.