Happy Birthday : |
Deuxième victoire auto pour Al-Attiyah, cinquième en moto pour Coma: l'Espagnol et le Qatari ont été pris en flagrant délit de récidive sur le rallye Dakar 2015, marqué par les sublimes paysages andins mais aussi par la mort d'un homme, sous la canicule argentine.
Les années se suivent et se ressemblent pour le célèbre rallye-raid: 14e victoire d'affilée pour le constructeur autrichien KTM, avec Marc Coma, samedi à Buenos Aires; quatrième de suite pour Mini, avec Nasser Al-Attiyah ; et troisième de suite pour le camionneur russe Kamaz, avec Airat Mardeev.
La seule nouveauté est venue des quads, avec le Polonais Rafal Sonik, après cinq ans de domination sud-américaine.
Côté français, peu de choses à noter. Si ce n'est la victoire de Mathieu Baumel, ancien vainqueur du Bol d'Or moto, comme copilote d'Al-Attiyah; les deux victoires d'étapes en quads du "ch'ti" Christophe Declerck; ou la 6e place de Christian Lavieille (Toyota) en auto et la 7e place du Niçois David Casteu (Yamaha) en moto.
Quant au duel attendu entre le 4x4 Mini et le buggy Peugeot deux roues motrices, il n'a jamais eu lieu: onze victoires d'étapes sur 13 pour le constructeur allemand, et deux voitures sur le podium final.
Bilan en revanche très mitigé pour la marque au Lion, qui ramène certes deux voitures sur trois à l'arrivée: une 4e place d'étape pour Carlos Sainz , et la 11e place au général pour Stéphane Peterhansel, "Monsieur Dakar" (onze couronnes auto et moto).
- Mal des montagnes -
Pour Al-Attiyah, sa seconde victoire après 2011 s'est peut-être jouée dès le km 9 de la première étape. Victime d'un problème mécanique, l'Espagnol Nani Roma, tenant du titre avec Mini, perd plus de 6 heures. Il est hors jeu.
Collision du buggy de Stéphane Peterhansel avec un arbre dans le fesh-fesh (2e étape); accident de Carlos Sainz , qui envoie un motard à l'hôpital, dans cette même 2e étape; puis abandon du "matador" trois jours plus tard, après avoir percuté un rocher: les stars accumulent les retards ou quittent la piste, alors que le Qatari multiplie les victoires d'étape (5 au total). Que ce soit en Argentine, au Chili ou en Bolivie, le long des 9.200 km d'une boucle de Buenos-Aires à Buenos Aires.
Mal de l'altitude dans l'altiplano bolivien, roue arrachée (8e étape), rien ne ralentit Al-Attiyah. Le métronome sud-africain, Giniel De Villiers (Toyota), tente bien de résister, avec six places sur les podiums d'étape. Rien n'y fait: il échoue à la 2e place, pour la 5e fois, restant scotché à un trophée (2009), celui du premier Dakar sud-américain.
La 13e et dernière étape, longue de 393 km entre Rosario et Buenos Aires, a été remportée par l'Américain Robbie Gordon sur son Hummer, devant le Sud-Africain Leeroy Poulter (Toyota) et l'Argentin Emiliano Spataro (Duster Renault).
Côté moto, l'histoire a également bégayé. Honda voulait faire chuter le roi KTM. Mais son leader, le Catalan Joan "Bang Bang" Barreda, a lâché prise, malgré quatre victoires d'étapes, moteur cassé sur le retour de la Bolivie. Et c'est encore Coma, maintenant débarrassé de Cyril Despres (cinq victoires avec KTM lui aussi), parti chez Peugeot, qui a fait parler son sens tactique.
Avec cinq trophées moto, l'Espagnol rejoint donc au palmarès Despres et Cyril Neveu, à une longueur de Peterhansel.
- Minute 'pour Charlie' -
Pour Honda, la star du rallye restera la Catalane Laia Sanz, 29 ans: avec une 9e place au général final, "la Ellen MacArthur du Dakar" -pour reprendre la formule d'Etienne Lavigne, le directeur de la course- est devenue la femme la mieux classée de l'histoire de l'épreuve. Et c'est elle qui a été la plus rapide sur la ligne droite de 135 km du salar d'Uyuni, flashée à 175 km/h.
Mais le Dakar, ce sont aussi des paysages: la gigantesque mer de sel blanc d'Uyuni, le "toboggan géant" de la dune d'Iquique, face au Pacifique chilien, ou encore ce Paso de l'Acay, à 4.970 m, plus haut que le Mont-Blanc, pour le retour des concurrents en Argentine, dans les Andes.
Et ce sont des histoires humaines.
Réussies, pour le vétéran japonais Yoshima Sugawara, qui a bouclé son 32e Dakar, à 73 ans, en camion. Ratées, pour le 4x4 rose bonbon du seul équipage 100% féminin ou le buggy 100% électrique d'Acciona, sortis dès le 2e jour. Ou dramatiques, comme la mort par déshydratation du motard polonais Michal Hernik (3e étape), 24e concurrent à mourir sur le Dakar depuis la création de cette épreuve, en 1979.
Des histoires émouvantes aussi. Comme cette longue minute d'applaudissement, le 8 janvier au soir, au c?ur du bivouac, "pour Charlie".