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A la veille de son départ vers les Andes et les déserts chilien et bolivien, le peloton du Dakar s'est offert un dernier bain de foule samedi à Buenos Aires, à la Casa Rosada, le siège de la présidence argentine.
Et ils ont même été plus nombreux que les 600.000 "socios" de sports mécaniques venus en 2009, pour la première édition du Dakar en Amérique du Sud. Selon les autorités locales, ce sont 650.000 Argentins qui se sont pressés le long du parcours et au podium, face à la "maison rose", pour voir les concurrents du rallye, samedi. Sous un soleil éclatant, une sono assourdissante et avec un festival d'acrobaties aériennes en ouverture du spectacle.
"C'est la patrie de Fangio, dans chaque ville et dans chaque village, il y a un autodrome, il y a une vraie passion pour les sports mécaniques dans ce pays", a rappelé David Castera, le directeur sportif de l'épreuve, pour expliquer cet engouement.
Nani Roma (Mini) et Marc Coma (KTM), les tenants du titre autos et motos, Stéphane Peterhansel, Cyril Despres et Carlos Sainz , les challengers de Peugeot côté auto, Joan Barreda le grand prétendant au titre moto pour Honda, et tous les anonymes: pour les 406 véhicules engagés dans ce 37e Dakar, les décibels étaient au rendez-vous dans la foule massée face au podium, place de Mai, au coeur de la cité portègne. Avec une prime, évidemment, pour les concurrents argentins et leur porte-drapeau Orlando "Orli" Terranova, l'un des favoris autos sur Mini.
- 100% électrique -
Après trois jours de vérifications techniques et administratives, le couperet des commissaires de course est tombé samedi à la mi-journée, avec la mise hors-jeu de huit véhicules, une auto, trois quads, un camion et trois motos. Pour les 406 rescapés, il ne reste plus que quelques heures avant de se lancer sur les pistes argentines dimanche, avec en ligne de mire le désert de l'Atacama, le salar d'Uyuni en Bolivie, et un retour à Buenos Aires, après 13 étapes, le 17 janvier.
Mais les statistiques sont là: ils seront à peine 50%, voire moins, à boucler ce périple de quelque 9200 km. Que ce soit parmi les écuries vedettes ou les inconnus du fond du classement.
Les trois buggies Peugeot seront-ils à l'arrivée, pour leur grand retour après 25 ans d'absence? "Ils ont les meilleurs pilotes, c'est certain, mais cela ne suffit pas", a insisté Etienne Lavigne, le directeur de l'épreuve, rappelant que le constructeur allemand Volkswagen avait mis quatre ans avant de s'imposer, en 2009.
Suspense également pour le 4X4 rose bonbon de Catherine Houlès et Sandrine Ridet, seul équipage 100% féminin de l'épreuve, ou pour le buggy 100% électrique sponsorisé par Acciona, le géant espagnol des énergies renouvelables.
- Premier concurrent indien -
Santosh Chunchunguppe Shivashankar, alias CS Santosh, premier concurrent indien de l'histoire du Dakar, sur sa KTM ; Jorge Lacunza, benjamin argentin de l'épreuve, à 18 ans à peine, mais déjà motard averti ; Yoshimasa Sugawara, le vétéran, du haut de ses 73 ans, au départ en camion, pour son 32e Dakar: pour eux comme pour la plupart des concurrents plus anonymes, arriver chaque soir au bivouac sera déjà une victoire.
Alors, certes, les choses démarreront presque en douceur dimanche, avec 838 km au programme, entre Buenos Aires et Villa Carlos Paz, mais seulement 175 km de spéciale chronométrée, soit "un prologue XXL" selon Etienne Lavigne. Mais les concurrents entreront dans le dur dès la 2e étape, lundi, la plus longue du rallye: 625 km, dont 518 de spéciale!
Avant ces grandes étendues désertiques, dans la pampa argentine, c'était donc encore le bitume et la foule samedi, à Buenos Aires. Histoire de faire ronronner les moteurs, à quelques centaines de mètres de la statue du maestro Fangio installée à Puerto Madero. Cette même statue devant laquelle Stéphane Peterhansel et Cyril Despres se sont immortalisés sur Twitter via un selfie, lors d'un dernier jogging de préparation.