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Des opportunités de carrière plutôt qu'un rêve américain: Sébastien Bourdais et Simon Pagenaud sont les deux seuls pilotes français engagés cette saison en IndyCar, la cousine nord-américaine de la Formule 1, qui fait halte samedi sur l'ovale de Phoenix (Arizona).
Alors que Romain Grosjean est devenu le pilote de pointe de l'écurie américaine Haas, débutante en F1, deux autres produits de la filière tricolore gagnent leur vie outre-Atlantique. Il a y d'abord Bourdais (37 ans) de retour après une première expérience couronnée de succès au pays de l'Oncle Sam: quatre titres consécutifs en ChampCar, entre 2003 et 2007.
Il y aussi le prometteur "Saïmone" (à l'américaine) Pagenaud (31 ans), dont la prestigieuse écurie Penske s'est attaché les services l'an passé, pour en faire un prétendant au titre.
"Je suis très heureux ici, mais ce n'est pas un choix de vie. Très souvent, les carrières sont dictées par les opportunités, pas par ce que l'on veut faire. Le but ultime, c'est de vivre de sa passion", affirme Bourdais, qui pilote une Chevrolet de l'écurie KVSH depuis 2014.
"Dans une carrière d'élite, on n'a pas cinquante opportunités", confirme Pagenaud, presque sept ans de moins que Bourdais. "Bien sûr, pour moi, ça a été le rêve américain parce que j'ai percé au bon moment, parce que j'ai eu des succès au bon moment, et que tout m'est tombé dessus comme il fallait."
- 'Circuits moins aseptisés' -
"On n'est pas arrivés dans les mêmes circonstances. Simon était au début de sa carrière, moi c'était à la croisée des chemins. Il fallait que je sois pro. Après, ça allait être DTM, F1, ChampCar ou autre chose", explique Bourdais.
Après un début de carrière encourageant dans les antichambres de la F1 (Formule Renault, Formule 3, F3000), ce natif du Mans se lance dans l'aventure américaine.
"Je suis arrivé avec un nom. On m'a mis dans une auto capable de gagner et j'ai gagné". En effet, il enchaîne alors quatre titres en ChampCar, des victoires (34 à ce jour), et voit son palmarès s'étoffer.
L'occasion d'atteindre son objectif, " faire de la F1", s'offre à lui chez Toro Rosso, mais l'expérience s'arrête dès la seconde saison en 2010.
"Ayant fait les deux, et je ne dis pas cela parce que ça n'a pas marché en F1, mais la F1, ce n'était pas fait pour moi, je ne me faisais pas plaisir dans cet environnement-là", lance Bourdais. Il retourne en Amérique en 2011 et retrouve "un paddock plus accessible, des gens plus passionnés, sur des circuits moins aseptisés".
-'Le but c'est gagner Indy'-
Si le contexte de leur arrivée est différent, les deux pilotes ont dû se faire à la vie quotidienne aux Etats-Unis. "C'est assez facile de s'adapter. Après, il y a un certain nombre de choses qui ne fonctionnent pas comme en France. Il faut juste le savoir", explique ainsi Bourdais.
"+Seb+ était déjà là depuis un moment, quand j'ai commencé à réfléchir à venir aux Etats-Unis. J'étais jeune. J'avais pas mal de conseils à lui demander", précise Pagenaud, passé par l'endurance, comme son aîné. Le natif de Montmorillon (Vienne) souligne volontiers le rôle de grand frère joué par Bourdais.
"Simon a dû faire son trou ici", commente Bourdais. Et avec brio: 3e du championnat IndyCar en 2013, dès sa deuxième saison complète, il impressionne les observateurs comme Eddie Cheever , ex-pilote de F1 et vainqueur des 500 miles d'Indianapolis devenu consultant pour ESPN, pour qui Pagenaud est un champion potentiel.
Cette course mythique célèbre sa 100e édition cette année, alors Pagenaud l'a dans un coin de sa tête. "Avec la voiture que l'on a, le but c'est de gagner Indy. On a l'équipement pour, ça s'est vu l'année dernière". Ce sera le 29 mai, le même jour que le Grand Prix de Monaco de F1.
Plus de titres : 5 par Yoann Bonato (2017, 2018, 2020, 2021 et 2023). Copyright Sportquick/Promedi ... |