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Vainqueur chanceux à Monaco, victorieux grâce à une stratégie hasardeuse de Ferrari à Montréal, Lewis Hamilton vise une victoire incontestable sur le nouveau circuit urbain de Bakou où la puissance de son moteur Mercedes en fait un candidat logique à une troisième victoire consécutive, une semaine seulement après le GP du Canada.
Dans le langage de la F1, deux courses à huit jours d'intervalle sont dites back-to-back (dos à dos). C'est l'une des difficultés de ce GP d'Europe en Azerbaïdjan, 8e manche de la saison. Pas tant pour les pilotes - certains ont partagé un jet privé (Rosberg, Ricciardo, Verstappen, Button, Massa et Guttierez) -, que pour les mécaniciens qui n'avaient que quelques jours pour quitter le nouveau monde dimanche soir, traverser l'Atlantique et préparer les monoplaces aux confins de l'Europe de l'Est pour qu'elles soient prêtes en vue des premiers essais libres vendredi. En tout, pour l'écurie Renault, il s'agissait de transférer 30 tonnes de matériel et quelque 70 personnes.
"Ce qui interpelle, ce sont les formalités douanières. Ils sont un peu plus attentifs et moins habitués que d'autres pays à gérer de gros événements", explique le responsable logistique de l'écurie Renault Jean-Pierre Raymond, en soulignant par exemple qu'il a fallu fournir aux autorités azerbaïdjanaises "la liste des fréquences radio de nos talkies walkies car c'est considéré ici comme de l'équipement militaire".
Difficulté pour les ingénieurs aussi qui, comme les pilotes, découvrent ce tracé en ville et n'ont que peu de temps pour régler les machines.
- 'Impossible de dépasser en ville' -
Ce nouveau tracé présente un mélange de longues lignes droites très larges en bord de mer cassées par des virages à 90° où les freinages seront très violents, et une partie située autour des remparts de la vieille ville dans laquelle les bolides s'engouffreront par une étroite chicane en forte montée.
Selon les estimations de Mercedes, les moteurs tourneront à plein régime sur 49% de chaque boucle, soit pendant 54 secondes, dont 20 secondes entre les virages 16 et 1, le long de la mer, "à condition que les virages 18 et 19 passent à fond".
"Mon ingénieur m'a dit de ne pas le faire lors du tour d'installation! Mais avec du travail, ça devrait passer à fond", s'est réjoui Daniel Ricciardo (Red Bull).
Certains pilotes n'ont pas ou peu utilisé le simulateur qui, selon les mots de Hamilton, ne permet pas de se faire une idée réelle du circuit car "on ne sent pas la vitesse ni les contraintes physiques".
Il n'a pas daigné non plus en faire le tour à pied: "Je n'en fais plus depuis 2010 et franchement ça ne fait aucune différence", explique le triple champion du monde.
Romain Grosjean (Haas), lui, a découvert la piste sur simulateur et en a fait le tour à pied jeudi. Il en tire une certitude: "Il sera impossible de dépasser dans la partie vieille ville, mais il faudra bien se placer" à la sortie en vue de l'interminable ligne droite (2 km, NDLR) qui ramène vers l'arrivée.
- Hamilton déjà à la lutte -
Nouveau circuit ou pas, les pilotes seront là pour en découdre et marquer de gros points au championnat.
Nico Rosberg (Mercedes), vainqueur des cinq premiers Grands Prix, n'a plus que 9 points d'avance sur Hamilton.
"Je ne compte pas les points. Je veux gagner les courses, c'est tout! annonce l'Allemand.
"Je n'aurais jamais pensé pouvoir revenir à la lutte pour le titre aussi tôt", a reconnu de son côté le Britannique. "J'ai encore démontré (à Montréal) que j'étais plus déterminé que jamais", a-t-il prévenu.
Les Mercedes, qui n'ont laissé échapper cette année que le GP d'Espagne remporté par le jeune Max Verstappen , 18 ans et au volant d'une Red Bull, semblent toujours au-dessus du lot avec 76 points d'avance au championnat constructeurs sur Ferrari et 93 sur Red Bull.
Mais il n'en manque pas beaucoup pour que la victoire change de camp.
Plus de titres : 5 par Yoann Bonato (2017, 2018, 2020, 2021 et 2023). Copyright Sportquick/Promedi ... |