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© AFP/Alexander Klein
La Ferrari de Fernando Alonso
devance la Red Bull de Sebastian Vettel
au cours du GP d'Espagne sur le circuit de Catalogne, le 12 mai 2013 près de Barcelone
Pirelli a bien relancé, en ce début de saison 2013, la Formule 1 devenue depuis trois ans un monopole Red Bull (six titres mondiaux pilotes et constructeurs d'affilée) et la nouvelle génération de pneus italiens a encore alimenté la polémique, dimanche au Grand Prix d'Espagne.
Alors que le manufacturier exclusif de la F1, dont le contrat arrive à terme fin 2013, avait opté, sous la pression de certaines équipes dont Red Bull, pour un choix plus conservateur sur le circuit très rapide de Barcelone, apportant des camions de pneus "durs" et "medium", au lieu des pneus durs et tendres de 2012, ce sont encore Ferrari et Lotus qui ont le mieux géré leurs gommes.
Déjà l'an dernier, dans plusieurs courses, les monoplaces rouges et noires avaient permis à leurs pilotes, surtout les experts Fernando Alonso et Kimi Räikkönen, d'aller au bout de chaque relais sans trop risquer de voir leurs pneus partir en lambeaux, tout d'un coup. Ils ont terminé 2e et 3e du championnat, derrière Vettel.
Cette tendance s'est confirmée cette année, Ferrari et Lotus ayant encore fait un pas en avant dans la bonne direction, grâce au travail acharné de leurs ingénieurs pendant l'hiver, alors que chez Red Bull le génial Adrian Newey connaît, comme début 2012, une petite période de doute.
"Je n'ai eu aucun problème de dégradation des pneus", a dit Alonso après sa victoire, et "au niveau des pneus, il n'y a pas grand chose de changé par rapport à l'an dernier", a ajouté le stoïque Räikkönen. Il a roulé moins vite qu'Alonso mais n'a fait que trois arrêts pneus, au lieu de quatre pour la plupart de ses camarades, Alonso et Vettel inclus.
Mateschitz furieux
Du coup, chez Red Bull, c'est à nouveau la soupe à la grimace, comme si les deux victoires de Vettel en cinq courses (Malaisie, Bahreïn) étaient oubliées: "Nous avons fait un week-end solide, mais la dégradation des pneus était un facteur important et nous en avons plus souffert que d'autres", a dit Vettel lundi.
Son patron, le milliardaire autrichien Dietrich Mateschitz, grand amateur de sports extrêmes, a été moins diplomate après les 4e (Vettel) et 5e (Webber) places de ses pilotes: "Tout le monde sait ce qui se passe. Ce n'est plus de la course automobile, c'est un concours de gestion des gommes", a dit le fondateur de Red Bull Racing et co-inventeur de la boisson énergétique.
"La vraie course automobile, c'est autre chose. Alors que là nous ne sommes jamais en mesure de tirer le meilleur de nos voitures ou de nos pilotes. Et il n'y a plus vraiment de séance de qualifications, car tout le monde essaye d'économiser des pneus pour la course", a souligné Mateschitz.
"Si on voulait tirer le meilleur de notre voiture, il faudrait s'arrêter huit ou dix fois par course (pour changer de pneus)", a-t-il ajouté. De quoi passer pour un mauvais joueur, pendant que chez Ferrari et Lotus les ingénieurs se frottent les mains.
Dans ce monde très politique de la F1, même Mercedes-AMG, conscient de cette opportunité unique de briser le monopole Red Bull, se garde bien de critiquer les pneus italiens: "Nous venons de signer trois pole positions, donc c'est que notre voiture est très efficace. Si nous n'arrivons pas à les faire durer aussi longtemps que les autres, c'est à nous de comprendre pourquoi, en interne", a dit un autre Autrichien, Toto Wolff, co-directeur de l'écurie allemande.
Le patron de Pirelli Compétition, Paul Hembery, a promis une évolution d'ici Silverstone et bien résumé la situation: "C'est insoluble pour nous, car si on change les pneus, Ferrari et Lotus ne seront pas contents et on va dire que nous avons offert un nouveau titre à Red Bull".
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