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Posée dans le port de Monaco, la grande barge de la Red Bull Energy Station, juste en face du paddock de F1, a accueilli ce week-end tout l'état-major de Renault, Carlos Ghosn en tête, et tout s'est bien terminé par une jolie ration de points, la meilleure de 2015.
Trois voitures à moteur français ont terminé dans les points, à commencer par les deux Red Bull: Daniil Kvyat 4e, au terme d'une course impeccable entamée par un départ parfait, Daniel Ricciardo 5e grâce à un dépassement viril mais correct, façon rugbyman australien, sur Kimi Räikkönen (Ferrari). Avec en prime, la Toro Rosso de Carlos Sainz Jr, 10e, alors qu'il était parti dernier, des stands.
De quoi rendre le sourire à Cyril Abiteboul, le directeur général de Renault Sport F1, après deux mois de galère totale: "Je suis très content parce qu'on s'est battus et que ce n'est pas facile de garder le moral, en F1, quand ça part aussi mal. Je pense vraiment à Viry (le siège de l'équipe au sud de Paris), qui s'est donné à fond pendant toutes ces semaines."
Renault va mieux parce que le capitaine Abiteboul a tenu son cap de fiabilité quand Red Bull demandait plus de performance, quitte à casser encore plus de moteurs: "Renault est responsable de sa stratégie moteur. Il faut absolument préparer 2016, certes, mais la saison va être longue. Red Bull va être en bagarre avec Williams, alors il ne faut surtout pas perdre des points en prenant des risques".
"C'est contrôlé, on est venus ici avec un objectif de fiabilité et de +drivabilité+ (facilité d'utilisation), on l'a eu. Les pilotes ne se sont pas plaint, à aucun moment, ils ont pu attaquer quand ils ont voulu, ils ont pu gérer leurs pneus, et à la fin, on a ce résultat qui n'est volé à personne", souligne le jeune DG (38 ans).
- Abiteboul: 'Vivement Montréal !' -
Une fois les pistons défectueux rangés au fond d'un tiroir de Viry, tout ce qui pouvait être amélioré l'a été, par une équipe française qui avait vraiment le dos au mur. "C'est une situation dans laquelle elle se révèle toujours plus efficace", regrette Abiteboul, pour qui "ce n'est pas encore la lumière au bout du tunnel. Il faut rester modestes et concentrés, car on n'est pas encore où l'on voudrait être".
"D'accord, c'est un sport mécanique, mais derrière, on a 350 personnes qui se battent tous les jours, pour faire en sorte que ça marche. Honnêtement, quand on s'en prend plein la figure en début de saison, c'est difficile. C'est l'essence du sport, ce qu'on met dans le moral des gens", a ajouté l'ex-webmaster de Renault F1.
Au-delà du résultat brut de Red Bull Racing, qui a repris 22 points d'un seul coup à Williams (52 à 81), il y a un autre espoir immédiat, dès le GP du Canada dans dix jours: "que Mercedes et Ferrari soient plus conservateurs, par exemple sur la façon de gérer le débit d'essence, et adoptent une attitude plus raisonnée dans leur interprétation du règlement, suite aux clarifications récentes de la FIA", sourit Abiteboul.
Carlos Ghosn, le grand manitou de Renault-Nissan, et Jérôme Stoll, le PDG de Renault Sport F1, ne sont pas allés à Monaco pour profiter de la terrasse au soleil de la barge Red Bull. Ils ont passé un long moment dimanche matin dans le bureau mobile de Bernie Ecclestone, installé juste à côté de celui de la FIA dont le président, Jean Todt , avait aussi fait le déplacement.
L'avenir de Renault en F1 était forcément sur la table, à court et moyen terme, après trois mois de critiques dans tous les sens et de menaces rarement voilées, dont celle de quitter la F1. M. Ghosn, en grand patron, a forcément fait valoir son point de vue. Le tir groupé de dimanche, digne d'un grand constructeur, est arrivé à point nommé. "J'ai hâte d'être à Montréal", a conclu Abiteboul.
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