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Le Grand Prix de Bahreïn s'est conclu par un feu d'artifice dans le désert, après un duel somptueux entre Mercedes-AMG et Ferrari sur la piste du circuit de Sakhir, mais les impressions sont trompeuses et la Formule 1 a continué tout le week-end à s'interroger sur son avenir incertain.
Alors qu'il reste 15 GP à disputer en 2015, le bilan des quatre premiers GP exotiques (Australie, Malaisie, Chine, Bahreïn) est forcément contrasté : il y a quelques bonnes nouvelles accompagnées d'un lot d'incertitudes car la F1 semble incapable de se réformer en profondeur, en prenant les décisions qui s'imposent pour sauver les écuries les moins riches. Etat des lieux.
Pilotes : des débutants prometteurs
La cuvée 2015 des nouveaux pilotes de F1 est une réussite, emmenée par un Felipe Nasr qui a tout l'attirail de la future star, à commencer par une belle gueule et un joli coup de volant. Deux autres débutants absolus sont déjà rentrés dans les points, Carlos Sainz et Max Verstappen . Tous les trois ont réussi à montrer l'étendue de leur talent dans deux écuries, Sauber et Toro Rosso, qui n'ont pas les plus gros budgets, loin de là, mais compensent par leur expérience et leur savoir-faire. Pour Will Stevens et Roberto Merhi, dans les Marussia, c'est plus difficile, mais ils ne font pas d'erreur et terminent les courses, très loin, en attendant des jours meilleurs.
Ecuries : regroupement en cours
Seules deux écuries, Mercedes-AMG et Ferrari, peuvent s'offrir le luxe de payer 1.000 personnes chacune pour gagner en F1... et monopolisent les podiums: 12 places sur 12 depuis l'Australie, carton plein. Williams, qui était la 3e force en 2015, semble décrocher mais conserve une petite marge sur Lotus et Sauber, en progrès malgré les difficultés financières. Ces trois écuries ont bien profité jusqu'à maintenant de la mauvaise entame de Red Bull, pénalisée comme Toro Rosso par les gros soucis de son moteur Renault. En termes de points, ce qui est pris n'est plus à prendre, mais la saison va être longue, surtout pour Force India et Manor (ex-Marussia).
Moteurs : Honda à la traîne
Plus encore que les monoplaces du camp Renault, qui voient le bout du tunnel, les McLaren font peine à voir, comme si le budget forcément énorme de Honda, et les moyens humains de ce qui reste un "top team", ne suffisaient pas à faire progresser de manière significative, autrement qu'au ralenti, un ensemble aussi lourd que complexe. Et cela malgré tout le vécu de deux champions du monde, Fernando Alonso et Jenson Button , qui en connaissent un rayon en matière de galères.
Fans : la dernière roue du carrosse
Ils sont omniprésents sur les réseaux sociaux, ont une culture encyclopédique de la F1, une passion quasiment intacte, mais ils ne rapportent pas beaucoup d'argent car ils n'ont pas envie de payer au prix fort une place en tribune, l'abonnement à une chaîne à péage ou une casquette à 50 euros. Jeunes, fauchés, mais patients, ils ne sont pas considérés par les maîtres de la F1 qui cherchent surtout à gérer leur patrimoine, à préserver leur fonds de commerce. Le seul vrai projet, pour 2017, c'est d'augmenter la puissance des moteurs pour que les voitures soient plus difficiles à piloter. Ce sera peut-être trop tard.
Bernie : le patriarche imperturbable
L'une des théories du moment, c'est que Bernie Ecclestone, 84 ans, est la cause de tous les maux actuels, qu'il est trop vieux et qu'il faut donc changer de patron. Le grand argentier est toujours puissant et influent, il signe des contrats qui rapportent de l'argent à tout le monde, et il donne des idées, parfois saugrenues. Le problème est ailleurs, dans une gouvernance de la F1 verrouillée par les écuries les plus riches, au sein du Strategy Group. C'est la version moderne et plus "corporate" du fameux Piranhas Club des années 70, qui avait une autre allure. Une chose est sûre, ce ne sont pas des philanthropes. Le système est bloqué, des écuries dites "moyennes" s'enfoncent dans le rouge...
Plus de titres : 5 par Yoann Bonato (2017, 2018, 2020, 2021 et 2023). Copyright Sportquick/Promedi ... |