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Lewis Hamilton est bien le patron du peloton 2015 de la Formule 1: il a imposé sa Mercedes pour la 3e fois de la saison, en quatre courses, au bout d'un Grand Prix de Bahreïn rondement mené.
Parti en pole position et auteur d'un excellent départ, comme souvent, le double champion du monde britannique a encore fait cavalier seul, comme en Chine dimanche dernier. Mais il n'a terminé qu'avec trois secondes d'avance sur un autre champion du monde, le Finlandais Kimi Räikkönen (Ferrari).
"Ferrari nous en a donné pour notre argent", a dit Hamilton sur le podium, interrogé par un autre seigneur de la course, Sir Jackie Stewart . Puis, hilare, il a avoué qu'il visait plus que jamais un 3e titre mondial, comme lui. L'Ecossais de 75 ans, souvent vêtu de tartan, pourrait être son grand père.
Le podium a été complété par l'autre pilote Mercedes, Nico Rosberg , pourtant mal parti: 4e à la fin du premier tour, derrière Hamilton et les deux Ferrari. Ca allait beaucoup mieux ensuite, mais il s'est retrouvé sans freins en fin de course, au moment où Räikkönen revenait sur lui comme une balle, avec des pneus tendres frais, alors qu'il devait finir la course avec des pneus medium usés.
"Nos deux voitures ont perdu les freins en fin de course. Lewis aussi, au dernier tour", a même avoué le Team Principal de Mercedes-AMG, Toto Wolff, après l'arrivée.
- Kimi, le coup presque parfait -
Le héros du jour a été Räikkönen, parti sur une stratégie différente qui a échoué de justesse. A son premier changement de pneus, il est reparti en pneus medium, théoriquement moins performants mais plus costauds, alors que ses rivaux directs enchaînaient avec un deuxième train de pneus tendres. C'était le bon calcul.
Non seulement sa Ferrari s'est mise à rouler très vite avec ces pneus-là, même encore très chargée en essence, mais il a pu finir la course en trombe, en pneus tendres, avec un réservoir plus léger, et reprendre des paquets de secondes, à chaque tour, aux pilotes Mercedes.
Le résultat, c'est son premier podium depuis la Corée fin 2013, dans une Lotus. Et son premier podium pour Ferrari depuis Monza en 2009, deux ans après son titre mondial de 2007, au sein de la Scuderia. "Il nous a manqué quelques tours", a-t-il regretté.
"Ca ne fait jamais plaisir de finir deuxième, mais mon début d'année n'était pas facile donc je suis quand même content", a aussi dit le populaire "Iceman", après son 78e podium en 216 GP. Et son 41e meilleur tour, ce qui lui permet d'égaler Alain Prost .
- Vettel hors-piste -
L'autre pilote de la Scuderia, Sebastian Vettel , est parti en première ligne, à côté d'Hamilton, mais il a été moins rapide que prévu, globalement, et a fait deux brefs passages hors-piste qui lui ont coûté cher, notamment le deuxième qui l'a obligé ensuite à changer le museau de sa monoplace.
C'est venu s'ajouter à une stratégie différente du Finlandais, car calquée sur celle des pilotes Mercedes. Le quadruple champion du monde allemand termine finalement 5e, sur les talons d'un autre Finlandais, Valtteri Bottas (Williams), qu'il n'a jamais réussi à dépasser en fin de course.
Les autres places d'honneur ont donné lieu à une jolie bagarre, très loin des Mercedes et des Ferrari. La Red Bull de Daniel Ricciardo a réussi à finir 6e, devant la Lotus de Romain Grosjean , mais c'était d'extrême justesse: son moteur Renault a explosé dans la dernière ligne droite du 57e et dernier tour, sous le drapeau à damier.
Quant à Fernando Alonso , double champion du monde comme Hamilton et seul pilote McLaren-Honda au départ après le forfait de dernière minute de Jenson Button (problème électrique), il a terminé à la porte des points: 11e à un tour du vainqueur.
Hamilton n'avait jamais gagné à Bahreïn, c'est fait. Grâce à cette 36e victoire en F1, il s'échappe en tête du classement pilotes, avec 27 points d'avance sur Rosberg qui reprend la 2e place à Vettel, pour un point. Mercedes 3 - Ferrari 1. Le match reprendra début mai en Catalogne.
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