Happy Birthday : |
Lewis Hamilton (Mercedes) a signé samedi à Melbourne sa 50e pole position en F1, mais à la veille du premier Grand Prix de la saison, c'est surtout le nouveau format des qualifications qui a focalisé l'attention: très décevant, il s'est attiré une foule de critiques virulentes.
Une réunion des patrons d'écuries aura lieu dimanche pour évoquer la question de ces nouvelles qualifications.
"La F1 va devoir présenter ses excuses aux fans", est allé jusqu'à dire Christian Horner, le patron de l'écurie Red Bull Racing. "Le nouveau format est +pourri+", a ajouté son homologue de Mercedes, Toto Wolff.
Tous deux sont des membres influents du Strategy Group, qui a décidé dans l'urgence, en février, de modifier un format de "qualifs" que personne ne remettait en question. Depuis plusieurs mois, les critiques sur la F1 portaient plutôt sur son mode de gouvernance et la répartition inégale de ses revenus commerciaux.
"Je ne vois pas pourquoi tout le monde est surpris. On a tous dit que ça allait arriver. C'est arrivé", a réagi le pilote Ferrari Sebastian Vettel .
Il avait participé en février à une réunion où la plupart des pilotes avaient émis de sérieuses réserves. Pourtant, le Conseil mondial de la Fédération internationale de l'automobile (FIA) avait ensuite validé cette réforme.
- Piment amer -
Le nouveau format des qualifications était censé pimenter le spectacle à la veille d'un GP. Les qualifications sont divisées en plusieurs portions (Q1, Q2, Q3). Dans chacune, un chrono se déclenche au bout d'un certain temps, éliminant le pilote le plus lent toutes les 90 secondes, comme un couperet.
Mais cette réforme a eu un effet inverse à celui prévu par ses inventeurs: la plupart des pilotes n'ont pas joué le jeu. Les Mercedes semblant intouchables, ils ne se sont pas battus pour la pole position, préférant économiser leurs pneus pour la course de dimanche.
Plus absurde encore, ce nouveau système a abouti à l'élimination de pilotes qui étaient pourtant en train... d'améliorer leur meilleur tour, comme Romain Grosjean (Haas)!
"A la fin de la séance, il n'y a plus aucune voiture sur la piste, alors que les fans veulent qu'on se batte à la limite, au moment où la piste est supposée être la meilleure", a déploré Vettel.
A quatre minutes de la fin de la Q3, lui et Räikkönen, l'autre pilote Ferrari, sont carrément sortis de leur voiture et sont allés se faire peser, devant les caméras de télévision. Au-delà de la question des nouvelles qualifications, on ne peut toutefois pas exclure une part de calcul de leur part, pour masquer l'écart réel entre les Flèches d'Argent de Mercedes et les monoplaces rouges.
Reste que question frissons, la F1 pouvait rêver mieux.
"J'ai la nostalgie des qualifications à l'ancienne", a reconnu Hamilton.
"Il ne faut pas faire l'autruche et en tirer des leçons. Le spectacle n'était pas bon", a souligné Horner, en utilisant une métaphore très australienne.
- Mercedes et Ferrari -
De quoi envisager un retour en arrière? "On fait tout ce qu'on peut pour améliorer le spectacle et si on n'y arrive pas, il faut en parler", a glissé Wolff.
L'autre patron de Mercedes, le légendaire Niki Lauda , a abondé dans ce sens: "On en reparlera avant le GP de Bahreïn. Tout le monde peut faire des erreurs, c'est une grosse erreur".
Interrogé par le magazine britannique Autosport, Bernie Ecclestone, le promoteur de la F1, qui est resté à Londres, a rappelé qu'il "n'était pas enthousiasmé par le nouveau format, dès le départ. Mais maintenant on l'a, jusqu'à ce qu'on arrive à le changer".
En tout cas, ces nouvelles qualifications ont accouché d'une grille de départ sans surprise.
Après la pole de Hamilton, la première ligne sera 100% Mercedes, comme souvent l'an dernier, avec Nico Rosberg à côté du triple champion du monde, dominateur depuis vendredi. Et la deuxième ligne 100% Ferrari, avec Vettel devant Räikkönen.
Enfin, le Néerlandais Max Verstappen , 18 ans et révélation de la saison dernière, a été l'auteur de la "perf" du jour dans sa Toro Rosso: une 5e place sur la grille, avec un moteur Ferrari de l'an dernier.
Plus de titres : 5 par Yoann Bonato (2017, 2018, 2020, 2021 et 2023). Copyright Sportquick/Promedi ... |