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© AFP/Tom Pennington
Le pilote de F1 australien Mark Webber
à Austin, le 17 novembre 2013
Mark Webber va prendre le départ dimanche à Interlagos, à 37 ans, de son 215e et dernier Grand Prix de Formule 1. Une page qui se tourne avant de retourner à ses premières amours, l'endurance, comme pilote officiel Porsche.
"Pour l'instant, j'ai l'impression que c'est une course normale, mais ce sera sûrement un peu différent dimanche, car il y aura des choses que je ferai pour la dernière fois en F1", a expliqué Webber en prélude à ce GP pas comme les autres.
"J'ai hâte d'y être pour tenter d'obtenir un bon résultat, et je me sens plutôt décontracté".
L'Australien était le vétéran du plateau 2013 de F1, mais un ancien plutôt fringant: sept podiums, deux pole positions, quatre meilleurs tours en course. L'Australien peut même encore viser le podium final dimanche, s'il marque sept points de plus que Lewis Hamilton .
Le grand Mark a "toujours continué à progresser, chaque saison" et "il a toujours pris soin de sa forme physique, comme Ryan Giggs", le footballeur de Manchester United, souligne volontiers son Team Principal, Christian Horner.
Mais là il commence à sentir que la F1 n'est "plus comme avant" et se sent emporté "sur une pente glissante". Alors il arrête.
Des situations très gratifiantes
Le jeune Webber était arrivé en Europe à la fin des années 90 pour piloter une Mercedes en endurance.
Il va boucler la boucle l'an prochain, chez Porsche. "J'ai hâte de profiter d'un hiver prolongé et de relever les prochains défis qui vont se présenter", a-t-il expliqué.
Que va-t-il regretter ? "Il y a certaines situations en F1 qui sont très gratifiantes, comme piloter la voiture à la limite, sur certains circuits comme Suzuka, Spa, Monaco. Donc ça me manquera, de même que travailler avec des gens comme Adrian Newey", le directeur technique de Red Bull.
"Mais j'aurai encore de l'adrénaline l'an prochain chez Porsche".
A l'heure de faire les bilans, les souvenirs remontent facilement, y compris ceux provenant des périodes les plus difficiles.
"C'était au milieu des années 2000, avec les ravitaillements en essence et la guerre des pneus. Les voitures étaient délicates à piloter et il fallait tout le temps attaquer", se souvient-il.
© AFP/Tom Pennington
Mark Webber
lors des essais du GP des Etats-Unis à Austin (Texas), le 17 novembre 2013
"On ne pouvait pas lever le pied, à aucun moment. Mais on prenait quand même du bon temps, on avait beaucoup de puissance disponible avec les V10, et les temps au tour étaient impressionnants".
'Très fier'
Mais les temps ont bien changé. Et Webber ne regrettera pas tout.
"Depuis trois ou quatre ans, il y a eu beaucoup de changements, les courses devenaient ennuyeuses, alors on a introduit le DRS (un aileron ajustable, qui facilite les dépassements). C'est un peu artificiel, mais c'est bien aussi pour les spectateurs, à la maison. On ne peut pas tout avoir".
Quant au facteur plaisir, déterminant pour un sportif de 37 ans, "il est toujours là", assure le pilote.
"Mais ce n'est plus comme chez Jaguar, ou même quand j'ai débuté chez Red Bull. C'est naturel. Je fais ce que je peux, mais il y a un moment où on réalise que ce n'est plus comme avant, et ça arrive à tous les sportifs".
"Je vais quitter le paddock très satisfait et très fier. Quand j'ai quitté Queanbeyan (sa ville natale, en Nouvelles-Galles du Sud), je ne pouvais pas imaginer de tels résultats, travailler avec des gens aussi fantastiques, courir contre de tels pilotes sur les meilleurs circuits du monde".
"J'ai beaucoup appris sur moi, sur tout. Je rentre en Angleterre dimanche soir et mardi matin j'irai promener mes chiens".
Une grande légèreté, au moins apparente. Mais le départ du grand Mark va laisser un vide dans le paddock.
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