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© AFP/Peter Parks
Sebastian Vettel
au volant de sa Red Bull lors du GP de Shanghai le 14 avril 2013
Le Grand Prix de Bahreïn s'annonce palpitant dimanche, avec une dizaine de candidats à la victoire, dont Sebastian Vettel et quatre autres champions du monde, même si une fois encore la course aura lieu sur fond de manifestations contre le régime en vigueur à Manama.
"Je ne vois pas pourquoi ce Grand Prix ne serait pas un succès", avait encore assuré le grand argentier de la F1, Bernie Ecclestone, dimanche dernier au GP de Chine. Pour le patron de Formula One Management (FOM), cette manche est d'autant plus importante que certaines écuries, notamment McLaren et Toro Rosso, sont toujours contrôlées par des actionnaires du Golfe persique. Ce n'est plus le cas de Mercedes, où le fonds public émirati Aabar a vendu à Daimler ses 40% de parts.
En 2011, ce GP avait dû être annulé, au tout début de la contestation chiite contre le régime sunnite. En 2012, il avait été très contesté mais avait finalement eu lieu, servant de haut-parleur mondial aux revendications de l'opposition. Pour une victoire du roi Vettel, sur un circuit de Sakhir protégé, à distance, par plusieurs milliers de soldats.
Côté sportif, cette édition 2013 permettra peut-être à Lewis Hamilton (Mercedes) ou Jenson Button (McLaren) d'ouvrir eux aussi leur compteur de victoires cette saison, après Kimi Räikkönen (Lotus) en Australie, Vettel en Malaisie et Fernando Alonso (Ferrari) en Chine.
Elle permettra aussi à l'Australien Mark Webber , 36 ans, vétéran du plateau, de prendre son 200e départ en F1, même s'il perdra trois places sur la grille par rapport à son résultat des qualifications, en raison d'une pénalité consécutive à un accrochage, en Chine, avec la Toro Rosso du Français Jean-Eric Vergne .
L'homme en forme, c'est Räikkönen, 2e l'an dernier à Sakhir. Le Finlandais est déjà monté deux fois sur le podium cette saison, comme Alonso, et il ne semble pas trop préoccupé par ses pneus: "Je ne comprends pas pourquoi tout le monde se plaint", a-t-il même lancé, en préambule à ce GP de Bahreïn.
De fait, on a beaucoup parlé des pneus dimanche en Chine. Mais avec un peu de chance, ils seront moins déterminants cette semaine, sur une piste parfois battue par des vents de sable obligeant des norias de camions spéciaux à en balayer plusieurs tonnes au lever du jour.
Pirelli a sagement décidé d'apporter à Sakhir ses gommes les plus dures, ce qui devrait éviter d'assister au spectacle absurde de pilotes s'arrêtant au bout de trois tours avec des pneus en lambeaux. L'intérêt sportif y gagnera, tout comme le spectacle, car trop d'arrêts au stand rendent un GP de F1 impossible à comprendre par le téléspectateur du dimanche.
Reste la situation politique, imprévisible sur le terrain, notamment dans les villages chiites autour de Manama. Une voiture a été incendiée et des heurts ont encore opposé, en début de semaine, la police aux opposants chiites qui manifestent contre la tenue du Grand Prix.
Depuis début avril, les forces de sécurité ont procédé à 98 arrestations et la répression a fait 29 blessés parmi les manifestants, selon Al-Wefaq, le principal groupe de l'opposition chiite à la dynastie sunnite des Al-Khalifa, au pouvoir depuis plusieurs siècles.
Les autorités ont affirmé dimanche qu'elles prenaient les mesures nécessaires pour assurer la sécurité du Grand Prix, malgré la poursuite des protestations. De quoi rassurer Bernie Ecclestone et la plupart des écuries de F1.
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