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En remportant le Grand Prix de Grande-Bretagne de Formule 1, dimanche à Silverstone, devant sa famille et ses fans, Lewis Hamilton (Mercedes) a relancé le championnat et renversé la tendance, négative depuis quelques semaines, dans sa course effrénée au titre mondial.
Revenu à quatre points de Nico Rosberg alors que se profile un GP d'Allemagne torride, le 20 juillet à Hockenheim, Hamilton a tout connu, tout vécu, du quotidien d'un pilote de F1, ce week-end sur le circuit anglais, et il en est forcément ressorti plus fort.
C'est la 2e fois que Lewis gagne à Silverstone, six ans jour pour jour après le 6 juillet 2008, quand il avait remporté haut la main un GP très arrosé, très glissant, sur la route de son premier titre mondial. "C'est spécial, mais ça n'a rien à voir, c'était une autre époque", a-t-il dit.
En 2008, c'était sa 2e saison de F1 et le jeune Hamilton, 23 ans, ne savait pas encore la valeur des choses. Depuis, il a beaucoup appris, il a souvent perdu, alors il apprécie: "Je me sens privilégié. Ca me rend humble", a dit le natif de Stevenage, dimanche, et il était sincère.
Samedi soir, Lewis était au fond du trou, la tête dans le sac, et tout le Royaume-Uni avec lui, déjà ébranlé par l'élimination au Mondial de football, celle d'Andy Murray à Wimbledon et la chute de Mark Cavendish au début du Tour de France.
Ces qualifications ratées, par sa faute, il les a assumées, et puis il est rentré chez lui et il a longuement discuté avec son père, Anthony, histoire de remettre les choses dans l'ordre. Dimanche matin, il a fait une petite prière, et ça a marché. Il a gagné pour la 27e fois en F1 et égalé Sir Jackie Stewart , une sacrée référence.
- Coulthard admiratif -
"Dès le dimanche matin, quand je l'ai vu pendant la parade des pilotes, j'ai compris qu'il allait se reprendre", écrit David Coulthard lundi dans le Daily Telegraph. L'Ecossais, ex-pilote McLaren, connaît son Lewis sur le bout des doigts. Deux fois victorieux à Silverstone (1999, 2000), il sait aussi ce que ça représente, pour un pilote "british", de gagner dans le temple de la F1.
"L'adversité permet à Lewis de révéler ce qu'il a de meilleur, de plus brillant", titre Coulthard dans son édito, et il explique que "les fondamentaux de sa personnalité n'ont pas changé, malgré son style de vie, son jet privé et sa copine célèbre". A propos, avec Nicole Scherzinger, la chanteuse des Pussycat Dolls, ça va beaucoup mieux: il vient de l'emmener à Venise, et ils ont parlé de l'avenir...
"C'est un bon gars. Il est ouvert et parfois trop honnête. Quand il est content, on le sait, et quand il ne l'est pas, ça se voit aussi", poursuit Coulthard.
Contrairement à Rosberg, qui gère bien l'aspect mental de leur rivalité, Hamilton a souffert ces dernières semaines, sans cacher ses sentiments. Son redressement n'en est que plus spectaculaire, même s'il a été facilité par l'abandon de son coéquipier.
"Je le chassais comme jamais, j'étais très à l'aise, je revenais très vite sur lui, à raison d'une seconde au tour. J'avais hâte de pouvoir me bagarrer avec lui, roues contre roues", a résumé Hamilton, pour éliminer le moindre doute sur la valeur de sa victoire, qu'il estime "méritée".
Il a entamé sa course-poursuite sur la 6e place de la grille et n'a jamais douté, car il était le plus rapide en piste. Il a terminé avec le record du tour et raflé 25 points précieux. Il mène désormais 5-3 au nombre de victoires, face à Rosberg, alors qu'il a abandonné deux fois plus souvent que Rosberg (Australie, Canada).
Comme il était rassuré, soulagé, heureux, Hamilton s'est laissé aller à critiquer, en public, le trophée offert par le sponsor-titre du GP, une banque espagnole: "C'est de la camelote, il part en morceaux, il a dû coûter 10 livres", a rigolé Lewis. Et il a exigé le vrai trophée, le gros en or, qui ressemble à celui de Wimbledon, sur lequel son nom va être inscrit deux fois. Car Hamilton adore les vraies victoires... et les vrais trophées.
Plus de titres : 5 par Yoann Bonato (2017, 2018, 2020, 2021 et 2023). Copyright Sportquick/Promedi ... |