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Seul équipage 100% féminin du Dakar 2015, Catherine et Sandrine affichent la couleur: un rose bien flashy, comme celui de leur 4x4 et de leurs combinaisons.
Quand elle n'est pas au volant de son petit Isuzu, "un truc bien pour les filles, petit, qui ne fait pas de bruit", Catherine Houlès travaille dans l'entreprise familiale, fondée par ses grands-parents. Une maison spécialisée dans la passementerie, en région parisienne, et dont le logo, rose, orne la voiture, dans la pampa argentine.
Catherine Houlès, la Parisienne, pilote, Sandrine Ridet, la Marseillaise, navigatrice: les deux femmes se sont rencontrées lors du rallye des Gazelles, dans le désert marocain. Une épreuve 100% féminine, où Catherine est montée six fois sur le podium, pour une victoire.
La rencontre date des Gazelles 2009. Et c'est lors des Gazelles 2013 que Catherine, "la naine de jardin" comme elle s'auto-définit, lance son idée à Sandrine: participer au Dakar ! "Elle me l'a demandé en plein désert, dans le fesh-fesh, alors qu'on galérait toutes les deux pour trouver une balise", raconte Sandrine à l'AFP: "Mais j'ai dit oui tout de suite".
Il leur fallait donc une voiture: ce sera un petit 4x4 Isuzu qu'elles louent à un rallyman, Christian Jugand, garagiste en Savoie. Un team manager: Eric, le mari de Catherine, qui laisse leurs six enfants aux grands-parents. Deux mécanos: des copains, Loïc et Jean-François. Puis la préparation: les Gazelles 2014.
- 'On va finir cinq jours après' -
Pour le budget, c'est 150.000 euros, et les voitures personnelles de Catherine et Sandrine "pour que les trois hommes suivent", de bivouac en bivouac.
Et maintenant, c'est donc l'Argentine. 128e sur 135 de la première étape dimanche, elles ont pris le départ de la 2e étape lundi matin, à 11h04 locales (14h04 GMT), de Villa Carlos Paz. Devant elles: 625 km, dont 518 de spéciale chronométrée, la plus longue de l'épreuve ! Sous une chaleur caniculaire. De quoi leur donner envie de chanter, ce qu'elles font, quand elles sont "dans la misère", explique Catherine.
Et la "misère" devrait vite arriver. Plongées dans le road-book de la course, les deux femmes découvraient samedi les temps estimés pour chaque étape: pour cette 2e étape, le vainqueur arrivera à San Juan vers 15h50 ; pour elles, l'horaire d'arrivée prévu indique 23h44 ! Et pour l'étape de mercredi, l'écart devrait encore grandir, avec une arrivée estimée au bivouac de Copiapo, au Chili, vers 02h21... jeudi !
"En fait, à la fin, on va arriver cinq jours après les premiers", rit Catherine.
Un duo de femmes donc. Mais une seul pilote: là, ce sont les résultats en course qui ont désigné Catherine. Pour Sandrine, sapeur-pompier professionnelle, c'est donc la navigation, même si les deux femmes ont prévu de se passer le relais parfois au volant, lors des longues liaisons.
Quant à leur ambition, elle est affichée: finir le Dakar, ce qu'aucun équipage féminin n'a fait depuis 2009. Histoire de faire mentir certains clichés, comme celui de ce responsable de l'organisation qui voulait les éconduire vendredi du stand où chaque partant vient se faire tirer le portrait: "c'est seulement pour les concurrents", leur lance-t-il.
"Vous avez raison, on est là pour nettoyer les douches", a failli lui répondre Sandrine !
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