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Des personnes manifestent le 19 avril 2013 contre la tenue du Grand Prix de Bahreïn de F1 à Sanabis, à l'ouest de Manama
Des manifestants chiites ont bloqué des routes dimanche à Bahreïn et affronté la police mais les autorités ont assuré que toutes les mesures avaient été prises pour garantir un déroulement sans incident du Grand Prix de Formule 1.
L'opposition chiite, qui s'estime marginalisée par le pouvoir sunnite dans ce petit royaume du Golfe, mobilise depuis une semaine ses partisans pour faire entendre ses revendications, sans pour autant perturber le déroulement de l'événement sportif.
La course, prévue dans l'après-midi sur le circuit Sakhir, au sud de Manama, verra l'Allemand Nico Rosberg (Mercedes) parti en pole position, à côté de son compatriote Sebastian Vettel (Red Bull) et devant l'Espagnol Fernando Alonso (Ferrari).
Selon des témoins, des jeunes masqués protestant contre la tenue de la course ont bloqué plusieurs routes à l'aube aux abords des villages chiites entourant Manama à l'aide de pneus enflammés, sans entraver l'accès au circuit de Sakhir.
Dans la nuit, la police a fait usage de grenades lacrymogènes pour disperser des centaines de manifestants qui protestaient dans plusieurs villages chiites contre la "Formule du sang", comme ils ont baptisé la course, selon ces témoins.
Les manifestants répondaient à l'appel du Collectif du 14 février, un groupe radical qui a lancé il y a plusieurs plusieurs jours une opération "Volcans de feu" pour bloquer les routes à l'aide des pneus enflammés.
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Un jeune manifeste le 19 avril 2013 contre la tenue du Grand Prix de Bahreïn de Formule 1 à Sanabis, à l'ouest de Manama
Ce collectif clandestin, qui organise la contestation sur les réseaux sociaux, a demandé à ses partisans de manifester dans les villages chiites dimanche après-midi, au moment du départ de la course.
Le groupe avait déjà appelé samedi à marcher sur la Place de la perle à Manama, symbole du soulèvement réprimé il y a deux ans par le pouvoir et fermée depuis lors, mais les policiers avaient violemment dispersé les manifestants à coups de gaz lacrymogènes.
"Toutes les mesures nécessaires"
Le chef de la sécurité générale de Bahreïn, le général Tarek Al-Hassan, a assuré que le ministère de l'Intérieur avait pris "toutes les mesures nécessaires" pour assurer le bon déroulement de la course et "protéger les participants et les spectateurs", qui pour la plupart viennent du royaume.
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Carte de localisation de Bahreïn et du circuit du Grand Prix de Formule 1
Dans une déclaration publiée par l'agence officielle BNA, le général a précisé que les forces de sécurité étaient "déployées en force autour du circuit ainsi que sur les principales routes y menant" et que la police effectuait des patrouilles régulières.
Le prince héritier de Bahreïn Salman Ben Hamad Al-Khalifa s'était montré conciliant samedi à l'égard de l'opposition, reconnaissant son droit à manifester pacifiquement comme elle l'a fait vendredi mais répétant rejeter "les extrémistes violents".
S'exprimant pendant les épreuves de qualification au circuit Sakhir, le prince héritier s'est dit "optimiste" sur l'issue du dialogue national en cours et a souhaité que les séances de dialogue aillent "plus vite".
"Mais je suis optimiste. Elles ont lieu, c'est le plus important", a dit le prince Salman, également vice-Premier ministre.
Considéré comme un modéré et un partisan du dialogue, il n'a pas exclu de prendre part personnellement aux discussions mais a estimé que ce moment n'était pas encore venu.
Le dialogue a repris en février après l'échec d'une session en 2011 mais ne semble pas progresser. Et l'opposition n'a pas cessé ses manifestations, souvent émaillées de violences. Selon la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH), au moins 80 personnes ont été tuées depuis le début du soulèvement en février 2011.
Les partis traditionnels de l'opposition, dirigés par la puissante formation chiite Al Wefaq, se démarquent des manifestations violentes et affirment ne pas être opposés à la tenue de la course à Bahreïn mais entendent utiliser cet événement pour attirer l'attention sur leurs revendications.
Ils réclament essentiellement l'instauration d'une véritable monarchie constitutionnelle, où le gouvernement serait issu de la majorité parlementaire. Le Collectif du 14 février appelle pour sa part à la chute du régime.
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