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Le Français Romain Dumas , l'Allemand Marc Lieb et le Suisse Neel Jani (Porsche 919 Hybrid) ont remporté dimanche les 24 Heures du Mans, profitant de la panne de la Toyota de tête qui a calé sous la passerelle d'arrivée, à un tour du drapeau à damier.
"Ce n'est pas possible", a répété plusieurs fois le speaker officiel des 24 Heures, devant un public abasourdi, tétanisé par un tel dénouement cauchemardesque, au terme d'une course fantastique dont le départ avait été donné samedi par l'acteur américain Brad Pitt.
La Toyota N.5, que le Japonais Kazuki Nakajima partageait avec le Suisse Sébastien Buemi et le Britannique Anthony Davidson, s'est arrêtée au 383e tour, quelques minutes avant 15h00, en raison d'une panne mécanique alors qu'elle avait réalisé une course parfaite.
La Porsche N.2, partie en pole position, aura finalement parcouru un tour de plus, 384 au total, et apporté à la marque allemande sa 18e victoire dans la Sarthe, record absolu. Et la 2e de Romain Dumas , déjà victorieux en 2010 dans une Audi.
Toyota court toujours après sa première victoire dans la Sarthe, depuis ses débuts en 1986. Quand le drapeau à damier s'est abaissé sur la Porsche, les dirigeants de la marque japonaise sont restés stoïques, figés comme des statues de marbre devant les écrans de contrôle de leur stand.
Le podium de cette 84e édition historique, qui entrera dans les annales à cause de sa conclusion en forme de film d'horreur, sauf pour Porsche, est donc constitué de la N.2 victorieuse de Dumas-Jani-Lieb, l'autre Toyota TS050 Hybrid, la N.6 du trio Sarrazin-Conway-Kobayashi, et l'Audi N.8 de Duval-Jarvis-di Grassi.
En LMP2, la catégorie réservée aux petits prototypes non-hybrides, Alpine a remporté une victoire amplement méritée grâce à la N.36 toute bleue de Nicolas Lapierre , Stéphane Richelmi et Gustavo Menezes.
Enfin, dans la catégorie GTE-Pro, la bagarre très attendue entre Ford, Ferrari et Porsche, arbitrée par Corvette et Aston Martin, a tenu toutes ses promesses. Ford a finalement gagné, grâce à Sébastien Bourdais, le plus américain des pilotes manceaux, dont la GT a terminé devant la Ferrari 488 de Giancarlo Fisichella , ex-pilote de F1 comme lui.
Le public n'a pas applaudi la cérémonie du podium, ou très peu, comme si cette 84e édition avait été endeuillée. Certains ont même sifflé brièvement. Le coeur n'y était pas après la superbe course de Toyota, et les fans d'endurance préfèrent de loin quand une forme de justice sportive triomphe à la fin. Ce sera pour une autre fois...
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