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Deux marques mythiques du sport automobile français, Alpine et Ligier, communiquent sur leur renouveau, leur renaissance, cette année aux 24 Heures du Mans, grâce à des petits prototypes engagés dans la catégorie LMP2.
Le retour de Ligier au Mans, 39 ans après la 2e place de Jean-Louis Lafosse et Guy Chasseuil, dans une JS2, fait rêver les passionnés longtemps nourris aux exploits de l'écurie française en Formule 1, avec son pilote fétiche Jacques Laffite , jusqu'à une victoire historique d' Olivier Panis au GP de Monaco 1996.
La marque a ensuite survécu grâce aux qualités de ses petites voitures électriques, puis a refait son apparition en 2004 dans les championnats d'endurance pour pilotes amateurs. Après un retour manqué comme constructeur en Formule 3, Ligier s'est associé à Onroak Automotive, fournisseur de plusieurs écuries de LMP2, pour accoucher de la JS P2.
Le premier coup d'éclat a eu lieu jeudi à minuit: la pole position en LMP2 grâce à l'écurie TDS Racing et un trio de pilotes français, Gommendy-Thiriet-Badey, sous les yeux de Guy Ligier en personne. Agé de 83 ans, il assure avoir "sauté de joie" en voyant la JS P2 lors de sa première sortie en mars.
"C'est un partenariat", assure le président de l'entreprise mancelle, l'homme d'affaires Jacques Nicolet. "La construction, c'est Onroak, avec l'aide de Ligier. On a réuni nos forces. Des ingénieurs Ligier travaillent dans nos bureaux." Onroak Automotive, basé au Mans, vend aussi des LMP2 estampillées Morgan, une autre marque légendaire.
"Ca nous a tout de suite plu d'avoir un nom comme Ligier sur la voiture. C'est un bon moyen de communication et c'est un atout sur le plan marketing", explique le manager de TDS Racing by Thiriet, Xavier Combet, pour qui "M. Nicolet a trouvé logique de remettre des noms qui avaient brillé dans l'histoire de l'automobile".
- Dans la foulée d'Alpine -
Le retour d'Alpine au Mans date de l'an dernier, selon des principes analogues. La A450 à robe bleue est en fait un châssis français Oreca, engagé par l'équipe française Signatech et équipé d'un moteur Nissan, cousine asiatique de Renault, pour relancer la notoriété d'Alpine. Et préparer en amont le lancement commercial, en 2016, d'une petite voiture de sport fabriquée dans l'usine historique de Dieppe (Seine-Maritime).
"Alpine a décidé de communiquer autour de la compétition, qui est vraiment l'ADN de la marque, pour la remettre au coeur du système et au coeur des passionnés de course, pour créer les fondations du retour en 2016. On a été très étonnés de l'attente du public. C'est un rayon de soleil pour l'industrie automobile française", indique le patron de Signatech, Philippe Sinault.
"Pour des pilotes français comme nous, c'est bien que des grandes marques françaises reviennent, car elles vont peut-être regarder les pilotes français qui vont vite", espère Nelson Panciatici, associé à Paul-Loup Chatin et au Britannique Oliver Webb sur l'Alpine N.36.
"Il y a de moins en moins de places pour rouler, et si j'étais patron d'une écurie française, à vitesse égale, je choisirais un Français", ajoute Nelson, 25 ans. Le fils de Jacques, grand rallyman des années 80, a signé le 5e temps des LMP2 en qualifications. Il va tout faire pour monter sur le podium de la plus grande course d'endurance au monde, dimanche à 15h00.