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© AFP/JAIME REINA
John Degenkolb
(g) et Alberto Contador
(d) avant un séance d'entraînement de l'équipe Trek-Segafredo, à Palma de Majorque le 13 janvier 2017
Poursuivis par la guigne l'an dernier, Alberto Contador et John Degenkolb ont changé d'équipe pour conjurer le sort: associés chez Trek-Segafredo, le grimpeur espagnol et le sprinteur allemand ont une chance de briller à nouveau en 2017. Sans rien à perdre, avec tout à prouver.
Une page s'est tournée à l'intersaison au sein de la formation américaine, qui a présenté un effectif renforcé et presque renouvelé pour moitié vendredi à Palma de Majorque, aux Baléares (Espagne).
Exit plusieurs retraités de renoms comme le Canadien Ryder Hesjedal , vainqueur du Tour d'Italie 2012, le Luxembourgeois Frank Schleck et surtout le rouleur suisse Fabian Cancellara , collectionneur de classiques.
Et bienvenue à Contador (34 ans), multiple vainqueur de Grands Tours qui a renoncé à la retraite pour se lancer un ultime défi, et à Degenkolb (28 ans), stars des classiques en 2015 dont la saison suivante a été gâchée par un grave accident de la route en Espagne.
Sur les routes ventées des Baléares, les deux coureurs ont étrenné vendredi leur nouveau maillot, en espérant que le rouge et noir de Trek-Segafredo leur rende des couleurs. Et avec l'ambition de faire de l'équipe américaine la N.1 mondiale au classement World Tour.
Pour Contador, le pari est double. Il s'agit de faire oublier une année 2016 assombrie par son abandon après une chute sur le TOUR DE FRANCE. Et de prouver qu'il peut toujours rivaliser avec les meilleurs grimpeurs, même s'il a semblé en-deçà de ses rivaux Chris Froome (Sky) ou Nairo Quintana (Movistar) sur la dernière Vuelta, remportée par le Colombien.
- Contador, dix ans après -
Son objectif 2017 sera à nouveau le TOUR DE FRANCE, qu'il rêve de remporter encore, dix ans après la première de ses deux victoires au palmarès (2007 et 2009, le titre 2010 lui ayant été retiré pour un contrôle antidopage positif au clenbutérol).
"J'espère vivre une saison 2017 tranquille, en prenant du plaisir à chaque course", a déclaré le Madrilène en conférence de presse.
"Notre plan, c'est d'arriver en conditions optimales pour le Tour. Du coup, je veux être un peu plus prudent dans ma préparation, je veux arriver frais", a-t-il dit.
© AFP/JAIME REINA
L'équipe cycliste Trek-Segafredo, à Palma de Majorque le 13 janvier 2017
Comme en 2016, Contador devrait auparavant multiplier les courses d'une semaine: Paris-Nice, Tour de Catalogne, Tour du Pays Basque. Et en fonction de son résultat en juillet, il pourrait ensuite enchaîner avec le Tour d'Espagne en août.
Vendredi, l'Espagnol a semblé soulagé de rejeter derrière lui la saison écoulée. En bisbilles avec le propriétaire de son ancienne équipe, le fantasque Oleg Tinkov, le "Pistolero" semblait parfois isolé chez Tinkoff.
Chez Trek, Contador espère être mieux épaulé en montagne avec notamment le Colombien Jarlinson Pantano, autre recrue hivernale. Le Néerlandais Bauke Mollema devrait disposer d'un calendrier distinct et viser le Giro, avant d'épauler Contador sur le Tour.
- Degenkolb et l'ombre de Cancellara -
"Si Alberto arrive en bonne condition, avec une bonne mentalité, il est capable de gagner encore un Tour" de France, a dit à l'AFP Luca Guercilena, manageur de Trek-Segafredo. "Il a un caractère très fort et travaille toujours pour gagner."
Degenkolb, de son côté, compte rejeter derrière lui le grave accident subi en janvier 2016 à l'entraînement près de Valence, lorsqu'un véhicule circulant à contresens avait fauché l'Allemand et plusieurs autres coureurs de son ex-équipe Giant.
Grièvement blessé à l'index de la main gauche, le vainqueur de Milan-Sanremo et PARIS-ROUBAIX en 2015 a mis du temps à remonter la pente.
Le voilà désormais chez Trek, avec l'envie de bousculer l'actuel roi des classiques, le champion du monde Peter Sagan . Et avec le rêve de remporter enfin une étape du TOUR DE FRANCE, qui s'élancera de son pays, l'Allemagne.
Avec Degenkolb, l'équipe américaine dispose de plusieurs autres bons coureurs de courses d'un jour (Stuyven, Nizzolo, Theuns...). Leur défi s'annonce copieux: parvenir à faire oublier l'ombre de Cancellara, spécialiste des flandriennes désormais retraité.