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Soumis à une féroce concurrence sur les sprints, Mark Cavendish a retrouvé vendredi le plaisir de la victoire sur le Tour du Qatar, avant de se lancer à la conquête des seuls manques à son incroyable palmarès: le maillot jaune sur le TOUR DE FRANCE et une médaille aux JO.
Maillot or sur les épaules, Cavendish n'a pas caché sa joie sur la Corniche de Doha, se prêtant même au jeu des selfies avec des travailleurs immigrés venus à sa rencontre.
"C'est génial de bien commencer la saison. Cela montre ce que (Dimension Data) sait faire, et qu'elle mérite d'intégrer le WorldTour", a-t-il déclaré après sa victoire finale.
Cavendish s'était pourtant montré nerveux à son arrivée au Qatar. Interrogé en début de course s'il se sentait moins fort que Marcel Kittel , qui l'avait dominé la semaine dernière à Dubaï, l'homme au 26 victoires d'étape sur le TOUR DE FRANCE avait lâché très agacé: "Je ne sais pas!"
"Le niveau s'est vachement élevé par rapport à ses grandes années. Aujourd'hui, il y a peut-être plus de coureurs qui vont vite. Pour moi c'est le maître du sprint, mais il se fait dépasser", estime le champion de France Steven Tronet.
Au Qatar, une course déjà remportée en 2013 et "qu'il apprécie vraiment", le Britannique âgé de 30 ans a montré qu'il fallait encore compter sur lui, malgré la vive concurrence (Kittel, Greipel, Kristoff, ...). Dès la première étape, au terme d'un sprint maîtrisé avec un sens du placement toujours aussi fin, le natif de l'île de Man dissipait ses doutes, avant de manquer pour quelques centimètres, le doublé face à Kristoff lors des 2e et 5e étape.
"Le temps qu'il a fait sur le contre-la-montre (7e, à 44 sec du vainqueur) est un bon indicateur de son état de forme. Il est pas mal du tout", témoigne à l'AFP Sam Bennett, le sprinteur irlandais de l'équipe Bora.
- Deux manques à son palmarès -
L'origine de ce bien-être retrouvé? Assurément son arrivée chez l'ambitieuse formation sud-africaine Dimension Data. Sous la houlette de son directeur sportif Roger Hammond , avec qui il noue des rapports privilégiés depuis leur rencontre à la T-Mobile, Cavendish est enfin reconsidéré comme le leader incontesté de son équipe, contrairement lors de son passage chez Etixx (2013-2015), où il n'était qu'une étoile parmi d'autres.
Et outre son habituelle garde rapprochée ( Bernhard Eisel , Mark Renshaw, ...), le Britannique semble avoir trouvé en Edvald Boasson Hagen , un poisson-pilote de luxe pour retrouver les sommets.
Une forme qui tombe à point nommé à l'entame d'une des saisons les plus importantes de sa carrière. Car malgré un palmarès prolifique, le "Cav" nourrit encore deux frustrations majeures: porter le maillot jaune sur le TOUR DE FRANCE et décrocher une médaille aux JO-2016 avec la Grande-Bretagne au vélodrome de Rio.
Cavendish s'est ainsi remis à la piste lors de la dernière manche de la Coupe du Monde en janvier, après près de 6 ans d'absence dans la discipline, dans l'espoir de décrocher sa qualification pour Rio, alors que se profilent déjà les Mondiaux de Londres (2-6 mars). Avec sa carrière sur route en parallèle.
"Il se peut que dans quelques semaines, je me rende compte que cela ne soit pas réalisable et que je sois obligé de tout changer, mais je pense que c'est possible de le faire", explique celui qui avait remporté la même semaine en 2008 deux étapes de La Panne et le titre mondial de l'américaine.
Concernant le maillot jaune, la 1re étape du Tour 2016 a été cochée. Avec un parcours favorable aux sprinters lors du départ de l'épreuve au Mont St-Michel, Cavendish ne veut plus laisser filer une opportunité qu'il a déjà manqué en 2014, chez lui à Harrogate.
"Je ne vais peut-être pas porter le maillot jaune, ni gagner aux JO ou aux Mondiaux. La probabilité de décrocher deux d'entre eux est très mince, et encore moins pour les trois. Mais je vais vraiment essayer de tous les avoir", assure Cavendish. Insatiable, on vous dit!