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C'est une des principales attractions 2015 du cyclisme français: le duel attendu entre ses deux meilleurs sprinteurs, Arnaud Démare et Nacer Bouhanni , ex-coéquipiers désormais adversaires, débute cette semaine au Tour du Qatar et promet de rythmer la saison.
"Il y a une concurrence sportive claire et nette, concède à l'AFP Yvon Sanquer, manageur général de Cofidis, la nouvelle équipe de Bouhanni. Ils ont le même âge, les mêmes qualités, même s'il y a des variantes entre les deux."
Bouhanni, 24 ans, et Démare, un an plus jeune: leurs trajectoires sont liées depuis leurs années en juniors. Leur rivalité s'est affirmée au fil des années, illustrée par leur chassé-croisé au championnat de France. En 2012, Bouhanni endossait le maillot bleu-blanc-rouge après une victoire au sprint devant Démare. Deux ans plus tard, le scénario s'inversait et le cadet, champion du monde espoirs en 2011, prenait sa revanche.
Coéquipiers pendant trois saisons (2012-2014) à la Française des Jeux, Démare et Bouhanni ont été les principaux pourvoyeurs de succès du cyclisme tricolore en 2014. Le premier, professionnel depuis 2012, s'est offert quinze victoires; le second, onze, autant que la saison précédente, dont trois étapes du Giro et deux de la Vuelta.
L'affirmation en parallèle des deux étoiles montantes du sprint français a fini par rendre problématique leur cohabitation au sein de la même formation. En particulier quand Démare a été choisi au détriment de Bouhanni pour disputer le TOUR DE FRANCE l'été dernier. "Problème de riches", avait estimé en amont Martial Gayant , directeur sportif de FDJ.
En tout cas, Bouhanni, en fin de contrat avec l'équipe de ses débuts (2011), s'est envolé vers de nouveaux horizons, tandis que Démare y entame sa quatrième saison. Désormais adversaires directs, ils refusent toutefois de s'enfermer dans leur duel.
"Je vais courir avec le même objectif : remporter des victoires. Démare, Kittel ou un autre, la rivalité est avec tous les adversaires. Je ne me préoccupe pas d'être le premier Français", affirme Bouhanni auprès de l'AFP.
- 'Pas se marcher dessus' -
"Je suis adversaire avec tous les autres coureurs, que ce soit Sagan, Kittel, Boonen... Nacer, c'est (un adversaire) comme un autre. Un jour il me battra, un jour je le battrai, comme avec tous les autres sprinteurs, répond Démare. Après, on est deux Français, forcément les médias veulent en parler. Tant qu'on parle de nous et que le sprint français se porte bien, je prends ça bien."
Si les discours des deux coureurs sont aujourd'hui policés, dans leur entourage, on reconnaît un certain soulagement.
"Une confrontation, ce n'est pas toujours bon de la retrouver au sein de sa formation, (...) aussi vis-à-vis des équipiers. Là, ils savent que c'est tout pour Arnaud. Ca apaise (...) tout le monde, les mécaniciens, les soigneurs...", estime Gayant.
"Ce n'est jamais évident de gérer la situation qu'ils ont vécue l'année dernière, renchérit Sanquer. C'est beaucoup plus simple cette année, et certainement plus sain. Les choses sont claires: on a envie de gagner, eux aussi."
"Ce serait une erreur de se focaliser sur un duel franco-français, prévient-t-il toutefois. Ce serait superbe pour le cyclisme français si gagner des courses au niveau international se résumait à être capable de battre Arnaud ! Le but n'est pas de se marcher dessus, c'est d'aller chercher des victoirese."
Dès le Tour du Qatar si possible. Démare comme Bouhanni se sont fixé comme objectif d'y décrocher une étape. Le premier a pris une longueur d'avance avec un podium (3e) dimanche. Ils auront de nouvelles occasions de se mesurer lors des trois dernières journées. Avant de s'envoler pour Oman, rendez-vous suivant sur la route du TOUR DE FRANCE.