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Le Colombien Rigoberto Uran s'est emparé du maillot rose du Giro, jeudi à Barolo, après sa victoire dans la 12e étape, un contre-la-montre qui a souligné les difficultés actuelles de son compatriote Nairo Quintana , favori au départ.
"J'ai du mal à respirer", a reconnu Quintana en expliquant souffrir d'une infection à la gorge. Dans les vignobles les plus réputés du Piémont, le Colombien, deuxième du TOUR DE FRANCE l'an passé, a lâché plus de deux minutes et demie au nouveau porteur du maillot rose, désormais solidement installé aux commandes.
Uran, supérieur à tous ses adversaires sur le parcours exigeant de 42,2 kilomètres tracé entre Barbaresco et Barolo, a repoussé à 1 min 34 sec l'Australien Cadel Evans , en tête du classement général depuis dimanche dernier.
Evans, pointé en 9e position au premier chronométrage intermédiaire (au sommet de la principale côte, Km 12), a repris du temps à ses adversaires directs par la suite... à l'exception notable d'Uran, lequel s'est montré plus rapide que lui sur la partie la plus roulante.
A l'arrivée, l'Australien de 37 ans s'est classé troisième (à 17 sec de l'Italien Diego Ulissi, étonnant dans l'exercice) d'un contre-la-montre qui devait lui permettre d'asseoir son pouvoir avant l'entrée en haute montagne.
"Je n'ai pas pu tout donner", a réagi Evans qui a frôlé la sortie de route en fin d'étape. "J'avais dit ces jours derniers qu'Uran me semblait facile mais je ne m'attendais pas à ce qu'il soit aussi fort".
- Premier Colombien maillot rose -
L'Australien a annoncé aussi un changement de stratégie: "Avoir perdu le maillot rose n'est pas une tragédie. C'est peut-être même un avantage au vu de ce qui nous attend."
Uran, qui s'était classé 4e du contre-la-montre final du Tour de Romandie au début du mois, a confirmé sa progression dans ce domaine. A 27 ans et pour sa quatrième participation, il a enlevé son deuxième succès d'étape dans le Giro qui est sensible à son histoire tourmentée.
Né dans les environs de Medellin, en altitude, il a perdu pendant l'enfance son père, victime d'une balle perdue dans une fusillade de narcotrafiquants. Le jeune "Rigo" a dû vendre des billets de loterie dans la rue pour assurer la subsistance à sa famille. Avant de se consacrer au cyclisme et gagner l'Italie à l'âge de dix-huit ans, en prélude à une consistante carrière professionnelle.
Médaillé d'argent de la course sur route des JO de Londres, Uran a cumulé les places d'honneur mais aussi le travail d'équipier dans ses formations successives (Unibet, Caisse d'Epargne, Sky). Pour rejoindre finalement l'hiver dernier l'Omega Pharma qui cherchait un chef de file dans les courses par étapes.
Deuxième (derrière Nibali) d'une course qu'il avait abordée en 2013 dans le rôle de simple lieutenant du Britannique Bradley Wiggins , Uran est le premier Colombien à porter le maillot rose dans l'histoire du Giro. Mais il a surtout devant lui la perspective d'inscrire son nom au palmarès.
Vendredi, les sprinteurs se voient offrir une dernière chance de s'illustrer avant la montagne à l'occasion de la 13e étape, de Fossano à Rivarolo Canavese (157 km).