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A la façon du maestro Mark Cavendish , Nacer Bouhanni s'est imposé dans la 10e étape du Giro, mardi à Salsomaggiore Terme, où il a enlevé son troisième sprint massif depuis le départ.
Pour gagner une troisième fois et égaler la performance de Laurent Jalabert , qui avait lui aussi gagné à trois reprises en 1999 (deux étapes et un contre-la-montre), Bouhanni a démontré la panoplie de ses qualités dans une étape sans conséquence sur le classement général, toujours mené par l'Australien Cadel Evans .
L'adresse, comme lors de ses deux premiers succès acquis en funambule, la puissance et la vélocité, qualités indispensables au sprinteur de haut niveau, mais aussi l'indispensable coup d'oeil. Bouhanni, réactif à la façon d'un chat, a bondi dans le sillage de l'Italien Giacomo Nizzolo qui a tenté de le surprendre à l'entrée de la dernière courbe, avant les 250 derniers mètres.
Le jeune Français de 23 ans, plus rapide, a remonté Nizzolo pour le devancer d'une longueur sur la ligne. Il l'a condamné à une nouvelle deuxième place, la troisième pour Nizzolo qui cherche en vain la faille dans la garde de Bouhanni, grand amateur de boxe pendant l'intersaison.
Si son style le rapproche de l'Australien Robbie McEwen -il a apprécié après son deuxième succès les félicitations de l'Australien, vainqueur de 12 étapes du Giro entre 2002 et 2007- Bouhanni a rappelé à Salsomaggiore Terme le Cavendish de la meilleure époque, irrésistible dans le Giro (15 étapes) ou le Tour (25 étapes).
- 'Je ne me compare à personne' -
Les médias italiens se sont empressés de lui poser la question. "Je ne me compare à personne", a répondu Bouhanni, fidèle à sa ligne de conduite. Pas plus à Cavendish, l'icône du sprint, qu'à son coéquipier Arnaud Démare, auquel l'oppose une inévitable rivalité au sein de l'équipe FDJ.fr: même génération, registre proche, à défaut d'être semblable.
Bouhanni, en fin de contrat avec l'équipe de ses débuts (2011), aimerait courir le TOUR DE FRANCE, qui s'était mal passé l'an dernier pour sa première participation (chute et abandon). Mais Démare, fort de ses récents succès (Quatre jours de Dunkerque, Tour de Picardie) dans une équipe qui a prolongé d'ores et déjà son contrat, semble en position de force.
Pour l'heure, le Vosgien se satisfait du Giro dont il est devenu le "diable rouge" en raison de la couleur du maillot du classement par points dont il mène le classement. Il se félicite d'avoir été lancé dans les meilleures conditions par Sébastien Chavanel dans les rues de Salsomaggiore Terme, où l'Américain Tyler Farrar a provoqué une chute collective à 600/700 mètres de la ligne.
La 11e étape, mercredi, s'annonce en revanche (trop) compliquée pour les sprinteurs. Longue de 249 kilomètres, de Collecchio (près de Parme) à Savone, elle comporte dans la dernière heure de course un col classé en 2e catégorie, le Naso di Gatto. Le sommet, à 28 kilomètres de l'arrivée, prècède une descente rapide vers la mer Ligure.