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© AFP/Luk BENIES
Pierre Rolland
fête sa victoire dans la 17e étape du Giro, sur le podium à Canazei, le 24 mai 2017
Vainqueur de la 17e étape du Giro, Pierre Rolland a expliqué mercredi à Canazei son évolution, qui le voit dorénavant privilégier les victoires d'étape au classement général, par le fait qu'il prenait "de moins en moins de plaisir" dans les grands tours.
QUESTION: Pourquoi ce choix de privilégier les étapes ?
REPONSE: "Je suis allé voir cet hiver Jonathan Vaughters (patron de l'équipe Cannondale) au Colorado. On a beaucoup discuté et on a conclu, lui comme moi, que je n'étais pas fait forcément pour le classement général dans un grand tour, que ça allait contre ma nature d'attaquant. On a décidé que je courrai le Giro et le Tour pour une victoire d'étape. Le classement général, c'est beaucoup de stress. Il ne faut pas tomber, il ne faut pas crever. A chaque fois que je l'ai fait dans le TOUR DE FRANCE, j'étais mort pour deux-trois mois. L'autre raison, c'est que je prenais de moins en moins de plaisir. C'est difficile pour moi de rester dans le peloton et de ne rien faire d'autre que m'accrocher, essayer de ne pas sauter. J'aime trop aller de l'avant. C'est un sport tellement difficile qu'il faut prendre du plaisir, sinon on se casse la tête."
Q: Cette victoire est très différente de vos deux succès dans le Tour. Comment l'expliquez-vous ?
R: "Je m'attendais à performer dans l'étape précédente ou la suivante, pas vraiment dans celle-ci. Le matin, mon directeur sportif m'a demandé ce que je voulais faire. J'ai réfléchi après ma mauvaise journée du Stelvio et je lui ai dit 'on ne choisit pas', quitte à gâcher mes chances pour le lendemain. Je me suis dit que je devais aller de l'avant. Le lendemain d'une journée comme le Stelvio, qui a été l'une des étapes les plus dures connues dans ma carrière, tout le monde est fatigué. On peut penser que c'est plus judicieux pour moi de gagner au sommet - comme dans le Tour - que dans un final d'une vallée montante face à des coureurs tels que Costa ou Fraile. Mais ça a marché."
Q: Quel rôle avez-vous dans votre équipe Cannondale ?
R: "J'ai conscience d'être presque un vieux coureur pour cette équipe qui a beaucoup de jeunes. Mais je n'ai pas le rôle de capitaine de route, j'espère juste être un bon exemple pour eux, les inspirer en attaquant, en mouillant le maillot. Je crois que mes équipiers ont beaucoup de respect pour moi. Ils m'ont vu l'an dernier continuer d'attaquer dans le Tour malgré mes chutes. J'ai trouvé une place qui me correspond vraiment. Parce que j'étais un coureur résistant, endurant, on m'a forcé (auparavant) à faire le classement général. Mais, au fond, c'est quelque chose qui ne m'a pas vraiment plu."