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© AFP/Luk BENIES
Thibaut Pinot
lors de la 18e étape du Tour d'Italie, le 25 mai 2017
A deux jours de l'arrivée, Thibaut Pinot s'est remis totalement dans la course au podium, vendredi à Piancavallo (nord-est), où le Colombien Nairo Quintaa s'est paré du maillot rose lors de la dernière arrivée au sommet.
Dans la station du Frioul, le Français a gardé sa quatrième place au classement. Mais il s'est encore rapproché au classement, à seulement 10 secondes de l'Italien Vincenzo Nibali et à 53 secondes du maillot rose qu'il a désormais en ligne de mire.
En deux jours, le Franc-Comtois de la FDJ a repris du temps à tous ses adversaires. Notamment à Tom Dumoulin, le grand perdant du jour qui a abandonné son maillot rose. Mais le Néerlandais a limité la casse à un peu plus d'une minute et préservé ses chances pour la victoire finale, dimanche, après le contre-la-montre de Milan à son entier avantage.
Dumoulin a passé une dure journée. Il a dû faire face à une attaque surprise de ses rivaux directs (Quintana et Nibali surtout, mais aussi Pinot et Zakarin) dans la descente de Sappada à 134 kilomètres de l'arrivée.
"J'ai commis une erreur de débutant en me retrouvant à l'arrière du groupe dans la descente", a reconnu le coureur de Sunweb qui a démenti ainsi l'hypothèse d'une pause-pipi mise à profit par ses adversaires comme évoqué dans un premier temps dans la caravane bruissante de rumeurs du Giro.
Privé d'équipier pendant une bonne partie de la poursuite, Dumoulin a été aidé par les formations d'autres coureurs (Mollema, Kruijswijk, A. Yates), eux aussi piégés par ce mouvement. La chasse s'est prolongée sur une quarantaine de kilomètres pour gommer le retard qui s'était élevé jusqu'à une quarantaine de secondes.
- Quatre en moins d'une minute -
Après cette alerte, la seconde lame est venue dans la montée de Piancavallo (15,4 km à 7,3 %). Dumoulin a lâché prise sur les pentes les plus dures, dans la première partie de l'ascension, et a grimpé à son rythme en s'efforçant de limiter l'écart sur cette route très large et bien revêtue, qui aurait dû convenir à ses qualités de rouleur-grimpeur puissant.
A l'avant, l'Espagnol Mikel Landa s'est adjugé le succès d'étape qu'il avait frôlé à deux reprises, mardi à Bormio puis jeudi à Ortisei. Le Basque, âgé de 27 ans, a sauvé son Giro compromis par la chute survenue au pied du Blockhaus à cause d'une moto des carabiniers.
Vainqueur pour la troisième fois dans le Giro qu'il a terminé à la troisième place en 2015, l'Espagnol a apporté un peu de baume à la Sky en échec depuis le départ. Mais son succès s'est inscrit en marge de la lutte passionnante pour le classement général. Les quatre premiers se tiennent en moins d'une minute avant la dernière étape de montagne.
Samedi, le Monte Grappa, site d'une bataille historique de la Première guerre mondiale, se dresse à moins de 70 kilomètres de l'arrivée à Asiago. La montée mais aussi la longue descente vers la plaine de Véntie offrent des opportunités à Quintana et surtout à Nibali, auteur d'un numéro de virtuose en 2010.
Dumoulin, le plus fort jusqu'à vendredi ("J'ai eu de mauvaises jambes dès le départ", a-t-il reconnu à l'arrivée), jouera très gros, pas moins que la victoire dans le Giro. Ses adversaires tout autant avec une mention pour Pinot qui a reçu les compliments de Nibali pour sa montée de Piancavallo: "C'est le seul, aujourd'hui, qui a été en mesure de faire une différence."