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© AFP/Luk Benies
L'Italien Vincenzo Nibali
vient de revêtir le maillot rose de leader à l'issue de la 8e étape du Tour d'Italie, le 11 mai 2013 à Saltara
Neuf jours de course intense, souvent sous la pluie, ont lancé le Giro et multiplié les surprises jusqu'au jour de repos observé lundi à Cordenons, au pied des montagnes du Nord.
QUELS SONT LES GAGNANTS? Le maillot rose sur les épaules, Vincenzo Nibali aborde dans la meilleure position les étapes les plus difficiles. Le Sicilien se situe en avance sur ses prévisions, lui qui espérait surtout limiter la casse dans le premier grand "chrono", samedi, à Saltara, par rapport à l'autre favori, le Britannique Bradley Wiggins .
Cadel Evans , deuxième à 29 secondes, se félicite tout autant de la première partie du Giro, qu'il qualifie d'"étonnamment difficile". A 36 ans, l'Australien se garde de clamer des ambitions de victoire. Mais la première semaine de course l'a remis en lumière, devant le Néerlandais Robert Gesink (3e à 1 min 15 sec) et l'Italien Michele Scarponi (5e à 1 min 24 sec), lequel a joué de malchance en perdant une quarantaine de secondes sur un dépannage tardif.
Mais Nibali refuse de classer ses adversaires, au vu des premières journées: "Wiggins et Hesjedal restent les principaux adversaires... comme Evans et Scarponi. Le Giro est long. Un jour-sans peut arriver".
ET LES PERDANTS? Le Canadien Ryder Hesjedal a connu son "jour-sans" dimanche à l'approche de Florence. Sa défaillance, qui s'ajoute à un "chrono" très moyen la veille, l'a repoussé à la 11e place, à 3 min 11 sec du maillot rose qu'il avait conquis l'an passé le dernier jour de la course.
© AFP/Luk Benies
Le Britannique Bradley Wiggins
à l'arrivée de la 7e étape du Tour d'Italie le 10 mai 2013 à Pescara
Mais le perdant moral, encore plus que comptable, de ce début de Giro n'est autre que Wiggins. Venu pour gagner, le Britannique a multiplié les erreurs sur les routes souvent glissantes: bénigne (17 sec à Serra San Bruno, 4e étape) ou plus grave (1 min 24 sec à Pescara, 7e étape). Mal à l'aise, il a encore reculé par rapport à ses rivaux dans les descentes menant à Florence (9e étape), sans dommage chronométrique.
En proie à une crise psychologique et non physique, le vainqueur du TOUR DE FRANCE est devenu totalement dépendant de la météo. S'il pleut dans une étape de montagne, gare...
POURQUOI AUTANT DE CHUTES? L'état des routes, dont le revêtement s'est apparenté parfois "à de l'huile" selon l'expression de Nibali, est la première raison invoquée. "Le danger est plus important en cas d'averse violente que s'il pleut toute la journée", rappelle Paolo Savoldelli , ex-vainqueur du Giro (2002, 2005) et grand descendeur: "La route n'a pas le temps d'être lavée".
Le matériel peut être également incriminé, bien que les coureurs et leur encadrement, liés par contrat avec leurs fournisseurs, restent prudents sur le sujet. "On voit dans les conditions extrêmes les limites du tout-carbone", estime un directeur sportif qui préfère garder l'anonymat.
"Les pneumatiques sont aussi trop gonflés, ajoute-t-il. Les coureurs partent sous le soleil avec 8 ou 9 bars de pression alors que, sous la pluie, il faudrait en rester à 7. A force de chercher le rendement, on en oublie la sécurité et aussi le confort des coureurs".