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© AFP/Marie-Laure MESSANA
L'Etna vu de Catane, le 16 février 2017
Première arrivée au sommet mardi de la 100e édition du Giro, l'Etna s'impose comme le rendez-vous attendu, volcanique, de la première semaine, à ne surtout pas manquer pour les candidats au maillot rose.
Fernando Gaviria , le sprinteur colombien qui a débarqué en Sicile avec le maillot rose dans ses bagages après les trois premières journées en Sardaigne, a déjà livré son pronostic. "Je pense que ce sera Bob Jungels qui prendra le maillot rose", a-t-il dit en citant son coéquipier luxembourgeois. "Je ne crois pas qu'il y aura des écarts (entre les favoris)".
La montée pour accéder au Refuge Sapienza, le point le plus haut de la route à 1892 mètres d'altitude, présente pourtant une pente sélective, favorable aux grimpeurs. "C'est une vraie ascension", estime l'Italien Vincenzo Nibali qui, pour avoir grandi à Messine, est sensible, comme tout bon Sicilien, à la magie du volcan emblématique de l'île.
Le Giro est déjà arrivé trois fois sur les pentes de l'Etna. En 1967, quand Franco Bitossi , le Toscan au coeur fou, s'était imposé, puis en 1989, lors de la victoire -à une altitude moindre- du puncheur portugais Acacio Da Silva devant le grimpeur colombien Lucho Herrera. Plus récemment en 2011, quand l'Espagnol Alberto Contador (déclassé ensuite à cause de son contrôle positif du Tour 2010) avait attaqué à 7 kilomètres du sommet pour devancer le grimpeur vénézuélien Jose Rujano, 50 secondes avant un premier groupe comprenant Nibali.
- Une étape "presque déterminante" -
"Mais, cette fois, la montée est différente, plus dure", prévient Nibali. Si cette 4e étape lèche comme en 2011 le flanc sud de l'immense montagne, dont le cratère sommital culmine à 3250 mètres d'altitude, elle emprunte une autre route, aux pentes plus accentuées entre les blocs de lave noire. Pas moins de 17,9 kilomètres, à partir du petit bourg de Nicolosi, d'un pourcentage moyen de 6,6 %.
La partie la plus raide se situe à quelque 8 kilomètres de l'arrivée. Le final est qualifié de "plutôt roulant" par ceux qui l'ont vu avant le Giro. Thibaut Pinot , lui, a privilégié la récupération, après trois étapes stressantes en début de course, plutôt qu'aller procéder à une reconnaissance tardive à l'occasion de la journée de repos.
"C'était un peu trop loin de notre hôtel, cela aurait surtout engendré de la fatigue", estime le directeur sportif de la FDJ, Martial Gayant , conscient de l'importance de l'étape qui est l'une des quatre arrivées au sommet de ce 100e Giro. Le positionnement de l'étape, au lendemain de la première pause, semble jouer en défaveur du Franc-Comtois. Comme deux autres temps forts (contre-la-montre de Montefalco, étape du Stelvio) placés immédiatement après les deux autres journées de repos.
Dans le Tour 2015, le Français, comme tant d'autres ( Romain Bardet notamment), avait buté sur la première arrivée au sommet, la très rude montée de la Pierre-Saint-Martin. En cause, la chaleur et la gestion de la journée d'interruption la veille.
La solution a-t-elle été trouvée ? Cette fois, la météo annonce une chaleur prononcée mais supportable dans la plaine, de l'ordre de 23 degrés, avant l'ascension vers le plus haut volcan actif d'Europe. Pour une arrivée, de l'avis de Gayant, "presque déterminante du point de vue psychologique".