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En marge de la victoire de l'Italien Stefano Pirazzi à Vittorio Veneto, le Giro s'est nourri mercredi de la polémique, une habitude dans la course rose, au lendemain de la prise de pouvoir du grimpeur colombien Nairo Quintana .
Le feu des critiques, concentré sur l'attitude de Quintana qui a attaqué mardi dans la descente du Stelvio alors qu'une moto munie d'un drapeau rouge précédait les coureurs, s'est déplacé sur les organisateurs. A cause de la confusion née de l'initiative de la direction du Giro, qui avait placé cette moto pour prévenir des dangers. La plupart des équipes (et quelques membres de l'organisation) l'ont compris comme une neutralisation... malgré la présence de coureurs échappés à l'avant de la course.
Mauro Vegni, directeur du Giro, a répété ensuite qu'il n'avait jamais été question de neutralisation. Mais les équipes qui s'estiment lésées ont tenté d'obtenir satisfaction, avant le départ de la 17e étape à Sarnonico. En demandant que l'avantage pris dans la descente par Quintana, mais aussi par Pierre Rolland et le Canadien Ryder Hesejdal, soit retranché de leurs temps.
Deux équipes, l'Omega Pharma pour le Colombien Rigoberto Uran (précédent porteur du maillot rose) et la Tinkoff (pour Majka), se sont retrouvées à la pointe de ce mouvement.
Patrick Lefevere, manager d'Omega Pharma, a réclamé la démission de Mauro Vegni. Oleg Tinkov, le milliardaire russe propriétaire de Tinkoff, a soutenu que les résultats de l'étape auraient dû être annulés.
- Climat électrique -
Mais, dès Sarnonico, la demande des plaignants a été rejetée par les représentants de l'Union cycliste internationale (UCI) qui ont maintenu le classement de l'étape du Val Martello, où Quintana a livré mardi un grand numéro de grimpeur pour s'assurer l'essentiel de son avance.
"Cela aurait été injuste de changer", a réagi sobrement le porteur du maillot rose interrogé à l'arrivée de Vittorio Veneto. "Cette étape, je l'ai gagnée sur le terrain !"
L'association internationale des équipes (AIGCP), mobilisée pour soutenir les doléances et réclamer l'annulation des écarts faits dans la descente, a déploré le rejet de sa demande. "Inacceptable et très décevant", selon son directeur Luuc Eisenga (ancien de T-Mobile à l'époque d'Ullrich).
L'AIGCP s'est dit prête aussi à la discussion afin d'élever le niveau de la réglementation lors des courses. Pour éviter à l'avenir une semblable confusion ("l'intention était bonne mais l'exécution horrible", selon le directeur sportif de Tinkoff, Lars Michaelsen).
Dans ce climat électrique, Pirazzi, qui a surpris ses compagnons d'échappée à 1.300 mètres de la ligne, s'est permis un bras d'honneur à l'arrivée. "Pour tous ceux qui m'ont critiqué depuis cinq ans" selon l'Italien de 27 ans (vainqueur du classement de la montagne du Giro 2013) qui s'est excusé par la suite.
Jeudi, le Giro revient en montagne, de Belluno au refuge Panarotta, dans le Valsugana. Deux cols, le San Pellegrino (1.918 m d'altitude) et le Redebus (1.457 m), sont au programme de cette 18e étape avant l'ascension finale de 16,8 kilomètres (à 7,9 % de pente moyenne).