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Avant de quitter le Giro, l'Allemand Andre Greipel, alias le Gorille de Rostock, s'est offert un troisième succès au sprint, jeudi, à Bibione, sur les bords de l'Adriatique, au terme de la 12e étape.
Pour s'imposer en conclusion de ce qui s'est transformé en simple critérium, après la neutralisation du dernier tour de circuit, Greipel (33 ans) a recouru à toute son expérience face au jeune australien Caleb Ewan (21 ans), un néophyte du Giro.
Lancé par deux équipiers, l'Allemand a choisi sa trajectoire dès lors qu'il était en tête dans la ligne droite longue de 300 mètres. Il a obliqué vers les barrières et Ewan, dans son sillage, a été dans l'incapacité de trouver l'ouverture.
"C'était un sprint très difficile", a estimé Greipel, déjà vainqueur à deux reprises depuis le départ, à Bénévent (5e étape) et à Foligno (7e étape). Il a signé ainsi son 6e succès dans le Giro, en quatre participations, en même temps que sa vingtième victoire dans un grand tour (10 étapes du Tour, 4 de la Vuelta)
L'Allemand a confirmé ensuite ce que la rumeur annonçait depuis plusieurs jours, à savoir son départ au pied de la haute montagne. "Je suis un être humain, pas une machine", s'est-il justifié en précisant que la date de cet abandon était planifiée de longue date, en accord avec son équipe Lotto. Sans que le port du maillot rouge, qui distingue le leader du classement par points, influe sur sa décision.
- L'insouciance de Jungels -
"Je regrette de quitter la course avec le maillot sur les épaules et je comprends la déception du public. Mais je suis sûr que, si je décidais d'aller jusqu'au bout du Giro avec ce maillot, je regretterais ensuite ce choix au TOUR DE FRANCE", a plaidé Greipel dont le retrait s'inscrit dans une longue série d'abandons prématurés de sprinteurs, ces dernières années, dans le Giro.
Cette année, les plus rapides n'ont plus que deux opportunités avant la fin de la course, à Cassano d'Adda (17e étape) et à Turin (21e étape). Pour les Italiens Giacomo Nizzolo (3e à Bibione) et Sacha Modolo (4e), tout comme pour le Français Arnaud Démare (affaibli jeudi par des maux d'estomac), la fourchette se resserre.
Il leur faut aussi franchir la haute montagne, samedi, au lendemain d'une dure étape qui attend les rescapés dans le Frioul, près de la frontière slovène, sur des routes souvent étroites et pentues. Quatre ascensions, deux de deuxième et deux de première catégorie, sont programmées, la dernière à 14 kilomètres de l'arrivée à Cividale.
Bob Jungels, qui s'est félicité de la décision -prématurée et pour tout dire étrange puisque la chaussée était sèche à Bibione- de prendre les temps à 8 kilomètres de l'arrivée, garde le sourire, à l'aune de son insouciance (23 ans) et de sa forme du moment.
"Je suis prêt à défendre mon maillot rose", affirme le jeune Luxembourgeois, qui avait montré l'an passé d'intéressantes facultés de récupération dans la dernière semaine du TOUR DE FRANCE (4e à Saint-Jean-de-Maurienne, 13e à l'Alpe d'Huez).