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L'Espagnol Alberto Contador a dominé mardi le Mortirolo, le grand col de la 16e étape du Giro, gagnée par son compatriote Mikel Landa dans la station d'Aprica.
Mis en difficulté par une attaque conjointe des équipes Katusha et Astana qui ont fait voler en éclats sa formation, le porteur du maillot rose a rétabli magistralement la situation sur les pentes du Mortirolo, l'un des cols les plus durs d'Europe (11,8 km à 10,9%).
A l'arrivée, Contador a dû s'incliner pour le succès d'étape qui manque à son palmarès dans le Giro. A cause de Landa, qui a pu rester dans ses roues et celles du Néerlandais Steven Kruijswijk dans les 40 derniers kilomètres avant de démarrer au seuil des 4 derniers kilomètres.
Vainqueur pour la deuxième fois dans ce Giro, deux jours après son succès à Madonna di Campiglio, Landa s'est installé en dauphin de son compatriote au classement. La révélation basque, 25 ans, est passée de la quatrième à la deuxième place, au détriment de son leader de l'équipe Astana, l'Italien Fabio Aru , à la peine sur le Mortirolo.
Dans cette ascension mythique du Giro, découverte en 1990, Contador a réalisé un numéro. Pointé au pied avec un retard de 50 secondes (sur crevaison) que n'avaient pu combler ses équipiers, il a dépassé à un rythme étourdissant les coureurs lâchés du premier peloton, rappelant par instants l'étourdissante montée effectuée à Oropa par le "Pirate" italien Marco Pantani dans le Giro 1999, quelques jours avant son exclusion.
- Aru en souffrance -
Le Madrilène a effacé son retard en 5,5 kilomètres. Il a temporisé quelques minutes puis a accéléré, emmenant avec lui Landa pour rejoindre le Néerlandais Steven Kruijswijk qui avait pris les devants quelques instants plus tôt, sous le ciel couvert de la Lombardie.
Aru, en difficulté, a basculé à 1 min 50 sec du trio de tête au sommet, situé à 33 kilomètres de l'arrivée. Retardé au bas de la descente par un incident mécanique qui lui a coûté une vingtaine de secondes, il a livré un très long contre-la-montre pour rallier Aprica à plus de deux minutes du maillot rose.
"J'ai passé 40 kilomètres à souffrir, a reconnu le Sarde, désormais troisième au classement général à près de cinq minutes de Contador. J'aurais pu perdre vingt minutes. J'ai tenu dans la tête. L'essentiel pendant des journées de ce genre, c'est de ne pas renoncer".
Dans son équipe, Landa est devenu de facto le coureur de pointe. "Les choses ont un peu changé, a déclaré le Basque, interrogé sur ce point. J'ai montré que j'étais le plus fort dans les montées. Aujourd'hui, j'ai compris que gagner un Giro est possible, pas cette année, mais dans deux ou cinq ans".
Contador, qui a évité la polémique ("je ne suis pas là pour débattre si attaquer après une crevaison est correct ou non", a-t-il dit), a rendu hommage à Kruijswijk, le Néerlandais de 27 ans qui a plafonné depuis sa 8e place dans le Giro 2011 : "Il était le plus fort de l'étape. Dans des conditions normales, il aurait dû gagner. Il a un grand avenir".
Mercredi, le Giro fait une incursion en Suisse pour la 17e étape, dont l'arrivée sera jugée à Lugano. Le parcours de 134 kilomètres, à partir de Tirano, est favorable aux sprinteurs.
Le classement général après la 16e étape :
1. Alberto Contador (ESP/TIN) en 65h04:59.
2. Mikel Landa (ESP/AST) à 4:02.
3. Fabio Aru (ITA/AST) 4:52.
4. Andrey Amador (CRC/MOV) 5:48.
5. Yury Trofimov (RUS/KAT) 8:27.
6. Leopold König (CZE/SKY) 9:21.
7. Damiano Caruso (ITA/BMC) 9:52.
8. Steven Kruijswijk (NED/LNL) 11:40.
9. Alexandre Geniez (FRA/FDJ) 12:48.
10. Ryder Hesjedal (CAN/CAN) 12:49.