Happy Birthday : |
L'Allemand Roger Kluge, l'un des cinq rescapés de l'équipe IAM dans le Giro, a réagi pour remporter la 17e étape, mercredi, à Cassano d'Adda, deux jours après l'annonce de l'arrêt de sa formation en fin de saison.
Kluge, un pistard âgé de 30 ans ancien médaillé olympique (à Pékin), a coupé l'herbe sous le pied des sprinteurs dans les derniers hectomètres. Il a signé la sixième victoire allemande depuis le départ, après Marcel Kittel (deux étapes) et André Greipel (trois étapes), à chaque fois dans la plaine.
En sortant derrière l'Italien Filippo Pozzato , parti sous la flamme rouge du dernier kilomètre, Kluge a trouvé l'ouverture. Derrière lui, les équipes des sprinteurs, déjà mises à contribution pour revenir sur l'échappée, ont échoué dans la poursuite.
Pour son malheur, Giacomo Nizzolo a sprinté pour une nouvelle deuxième place, sa... neuvième dans le Giro. L'Italien, en passe de ramener un deuxième maillot rouge (classement par points), attend toujours son premier succès.
Cette étape ensoleillée de 196 kilomètres a mis en valeur un trio échappé dès la première demi-heure. Avec, pour curiosité, le seul coureur albanais du peloton, Eugert Zhupa (26 ans), venu en Italie avec sa famille à l'âge de six ans pour rejoindre le père qui avait trouvé du travail dans une entreprise de céramique.
Le trio (Brutt, Oss, Zhupa) a été rejoint par un groupe de contre-attaquants (Bak, Belkov, Konovalovas) à 22 kilomètres de l'arrivée. Ensemble, ils ont défendu leur avance, seconde par seconde, jusqu'à l'approche de la flamme rouge, à l'entrée de Cassano d'Adda, la ville de l'ancien champion cycliste Gianni Motta et des footballeurs Valentino Mazzola et Giacinto Facchetti.
- L'incertitude Nibali -
Le parcours de transition, du Trentin à la Lombardie, a permis à Vincenzo Nibali de (tenter de) reprendre pied. "J'ai passé une bonne journée mais c'était une étape facile à part le stress du final", a déclaré à l'arrivée le champion d'Italie, au lendemain de sa défaillance.
Quatrième au classement, Nibali n'a pas fourni d'explications sur ses contre-performances: "pour le moment, je n'arrive pas à mieux m'exprimer. Ma condition est ce qu'elle est. Ce n'est pas une excuse".
Dans le journal organisateur du Giro (la Gazzetta dello Sport), l'ancien champion du monde Paolo Bettini a avancé comme raisons possibles un changement de manivelles ("cela vaut-il la peine pour un coureur qui a tout gagné de changer de manivelles à l'âge de 31 ans ?", s'est-il interrogé) et aussi une incertitude sur l'avenir liée à son départ d'Astana en fin d'année.
"On sait que ses rapports avec Vinokourov (manager général d'Astana) n'ont jamais été idylliques", a souligné Bettini en rappelant que l'équipe de Bahreïn, dans laquelle Nibali est annoncé en contact pour 2017, n'a pas encore concrétisé son projet.
Toujours est-il que Nibali devrait courir le prochain TOUR DE FRANCE, suivant la confirmation donnée mercredi par son entraîneur Paolo Slongo. Dans le Giro, qui semble promis au Néerlandais Steven Kruijswijk, le "Requin de Messine" n'a plus grand chose à espérer, hormis un succès d'étape.
Jeudi, la course rejoint le pied des Alpes, de Muggio à Pinerolo, dans la 18e étape, la plus longue de l'épreuve (240 km). Avec une courte mais raide montée dans le final (Pramartino, 4,7 km à 10,5 %) suivie d'une descente spectaculaire et piégeuse. Dans le Tour 2011, Thomas Voeckler avait fait un "tout droit" qui l'avait mené chez des particuliers.