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Le Néerlandais Steven Kruijswijk, en position idéale pour gagner dimanche le Giro, doit maintenant franchir les Alpes approchées à grande vitesse par la course rose, jeudi dans la 18e étape gagnée par l'Italien Matteo Trentin.
Malgré la distance (240 km), la moyenne horaire a dépassé les 44 km/h à l'arrivée à Pinerolo, jadis appelée Pignerol à l'époque où la cité piémontaise appartenait au royaume de France. Pour se conclure par un scénario inattendu dans le final, un jeu de dupes au détriment de l'Italien Moreno Moser , le neveu de l'ancien champion Francesco Moser .
En tête avec son compatriote Gianluca Brambilla dans les 20 derniers kilomètres, après s'être dégagé d'une maxi-échappée de 24 coureurs, Moser a pensé s'imposer pour la première fois dans le Giro. Mais, faute de vrai relais de Brambilla, qui préférait favoriser un retour de son coéquipier, l'avance du duo a fondu et Trentin a pu les déborder dans la dernière ligne droite.
"Moser est rapide au sprint. Quand j'ai su que Brambilla ne pouvait pas le distancer dans la dernière montée, j'ai fait ma course", a expliqué Trentin, un routier-sprinteur rapide et opportuniste. A 26 ans, il compte déjà à son actif deux étapes du TOUR DE FRANCE (2013, 2014) et la classique Paris-Tours (2015).
"C'est ma première victoire en Italie", s'est réjoui le vainqueur du jour, qui a donné à l'équipe Etixx son 4e succès depuis le départ (après Kittel deux fois et Brambilla). D'autant qu'elle a été acquise sur un terrain accidenté dans le final, même si la butte de Pramartino, escaladée au-dessus de Pinerolo, supporte mal la comparaison avec les grandes ascensions des deux étapes suivantes.
- Indifférent à la fatigue -
Agnel, le col géant (21,3 km à 6,8 %) qui marque la frontière entre l'Italie et la France à proximité de l'emblématique Mont Viso, se dresse devant les rescapés du Giro. Puis, c'est la longue descente dans le Queyras, région de montagne préservée, avant la montée finale vers Risoul (12,9 km à 6,9 %).
Le lendemain, le triptyque proposé est encore plus impressionnant (Vars, Bonette, Lombarde) pour rejoindre le sanctuaire de Sant'Anna di Vinadio. Mais rien ne semble effrayer le porteur du maillot rose, le Néerlandais Seven Kruijswijk, qui déborde de confiance.
"Je me suis entraîné pour être bien sur les grandes montées", affirme "Double K". Sans s'inquiéter de la raréfaction de l'oxygène (Agnel culmine à 2744 m d'altitude) ou de la fatigue qui doit normalement se faire sentir à la fin d'un grand Tour.
"Je me sentais bien l'autre jour (samedi) au Giau qui est à plus de 2200 mètres", soutient le Néerlandais, comme un coup supplémentaire porté à ses adversaires. Pour preuve de son aisance, de son étonnante indifférence à l'économie d'efforts, il s'est même offert le luxe de sprinter avec l'Espagnol Alejandro Valverde en tête du groupe des favoris, à Pinerolo, quelque 13 minutes après le vainqueur.
Un autre signe ? Le porteur du maillot rose s'est porté résolument en tête de son groupe dans la dernière petite côte pavée, à l'approche de l'arrivée. Comme pour affirmer sa supériorité athlétique du moment, à même de décourager ses suivants au classement.