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Nacer Bouhanni , l'un des grands talents du peloton français, a ouvert son palmarès dans les grands tours en gagnant sous la pluie, mardi à Bari (sud), la 4e étape du Giro.
Le jour du départ de l'Allemand Marcel Kittel , le vainqueur des deux premiers sprints massifs qui a invoqué la fièvre pour expliquer son abandon, Bouhanni a atteint son objectif. Deuxième samedi dernier à Belfast, il a franchi l'étape tant convoitée, à 24 ans seulement.
Son sprint, un long effort pour reprendre le Néerlandais Tom Veelers qui s'était dégagé dès la sortie du dernier virage, a sauvé une étape qui s'est longtemps assimilée à un défilé pour rejoindre le circuit final (8,3 km) tracé dans les rues de Bari et comportant plusieurs virages serrés.
La menace de la pluie, qui s'est concrétisée en fin de course, a amené le peloton à une neutralisation de facto, une sorte de grève larvée. Avec, en première ligne, l'équipe Orica du porteur du maillot rose, l'Australien Michael Matthews .
Les coureurs ont obtenu gain de cause auprès de la direction de course. "La sécurité des coureurs prime", a rappelé le directeur du Giro, Mauro Vegni, d'autant plus conforté dans le choix (temps pris avant le dernier tour) que plusieurs glissades se sont produites pour finir sur la chaussée de la grande ville des Pouilles.
- "C'était court mais intense" -
La décision a suscité la polémique -comme toujours en pareil cas- en fonction des intérêts divergents de chacun. "Les routes dans le sud sont très glissantes quand il pleut", a toutefois rappelé le vétéran italien Luca Paolini. Surtout en zone urbaine, le théâtre de cette étape de 112 kilomètres qui avait commencé par un coup de théâtre avec l'annonce de l'abandon de Kittel.
"Je ne suis pas en état de continuer dans cet état", a déclaré l'Allemand dont la première expérience du Tour d'Italie s'est résumée à trois étapes, toutes sur le sol d'Irlande, et deux victoires: "C'était court mais intense."
Seul bémol à ce bilan, Kittel a refusé après ces succès de communiquer ses valeurs de puissance après ses démonstrations jugées phénoménales. De quoi alimenter des rumeurs suivant lesquelles il aurait bénéficié des conseils d'un préparateur de l'ombre en Italie, une hypothèse qu'il a rejetée fermement.
Sans cet adversaire surpuissant, Bouhanni a fait étalage de son adresse, pour virer en bonne position, et de sa vitesse terminale pour battre nettement l'Italien Giacomo Nizzolo. Et, plus encore, de sa rage de vaincre, lui qui pratique la boxe à l'intersaison et admire Mike Tyson, l'ancienne idole de ce sport, de préférence aux champions passés du cyclisme.
Le Vosgien de la FDJ.fr a su aussi garder la lucidité nécessaire pour surmonter le handicap d'une crevaison dans l'avant-dernier tour de circuit. Il n'est revenu en queue du groupe qu'à neuf kilomètres de la ligne, le temps de se replacer avec l'aide de ses coéquipiers.
Mercredi, le Giro rejoint son point le plus au sud de la péninsule, en moyenne montagne. La cinquième étape, longue de 203 kilomètres entre Tarente et Viggiano, se conclut par une montée de cinq kilomètres, d'une pente modérée de 4,6%.