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Sous la pluie, le Belge Philippe Gilbert a réussi son exercice favori, jeudi, sur les hauteurs de Vicenza, dans l'arrivée en côte de la 12e étape du Giro, favorable au porteur du maillot rose, l'Espagnol Alberto Contador .
Gilbert, vainqueur de l'étape devant Contador, s'est imposé en force au Monte Berico au terme d'une étape durcie par de grosses averses. C'est un peloton marqué qui a franchi la ligne, à l'image de l'Italien Fabio Aru , le deuxième du classement général dont le retard est passé de 3 à 14 secondes sur le maillot rose.
"Les coureurs sont déjà aussi fatigués qu'à la fin d'un grand tour, après trois semaines", a remarqué Gilbert, satisfait d'avoir atteint son objectif qui était de gagner une étape pour son retour sur le Giro, six ans après sa dernière (et déjà victorieuse) venue.
Le Monte Berico, une courte montée de 1200 mètres (à 7 % de pente), a rappelé le Cauberg où se joue en avril l'AMSTEL GOLD RACE, une classique que Gilbert a déjà remportée à trois reprises. La pente a condamné l'Estonien Tanel Kangert, qui avait pris les devants à six kilomètres de l'arrivée et comptait, en compagnie de l'Italien Franco Pellizotti , une vingtaine de secondes d'avance au pied.
Dans ce final, Contador a porté un nouveau coup à ses adversaires. Si le Colombien Rigoberto Uran (11e) et l'Australien Richie Porte (12e) n'ont lâché que trois secondes, Aru a faibli plus nettement, à huit secondes (26e).
"A 50-60 kilomètres de l'arrivée, j'ai vu qu'il n'était pas au mieux, a relevé le Madrilène. "Toutes les secondes comptent et c'est important de prendre du temps."
- Le fléchissement d'Aru -
Le maillot rose a lui aussi insisté sur la fatigue qui se fait sentir après douze jours de course, alors que la haute montage reste à venir la semaine prochaine: "Aujourd'hui, on a roulé pendant deux heures à 50 km/h, et sous la pluie. On finit par payer le prix."
En habitué des grands tours (six victoires), Contador a rappelé toutefois que "mille choses peuvent encore se produire, le Giro est encore long et très dur".
Il reste que le fléchissement d'Aru, déjà perceptible mercredi sur la route d'Imola quand le jeune Italien (24 ans) avait tardé à riposter à un démarrage du maillot rose, s'est confirmé.
"Je n'ai pas pu m'alimenter dans le final et je me suis retrouvé en difficulté", a expliqué à l'arrivée le chef de file de l'équipe Astana, dont la tactique est apparue confuse à démêler, entre l'attaque de Kangert et la position de plusieurs coureurs (Tiralongo, Landa) devant Aru.
Interrogé à ce sujet, Contador a sobrement répondu: "Quand le leader d'une équipe n'a pas de bonnes jambes, c'est difficile d'élaborer une tactique."
L'Espagnol s'est réinstallé dans ses prérogatives de grand favori, une semaine tout juste après sa chute (épaule démise). "Je l'ai vu très fort, très attentif. Les étapes les plus dures sont à venir, mais il n'a pas montré de faiblesse", a confirmé Gilbert qui a estimé "le doublé Giro-Tour possible" pour Contador.
Vendredi, la 13e étape, toute plane sur 147 kilomètres, se court entre Vicenza et Jesolo, sur les rives de l'Adriatique, à la veille du long contre-la-montre de Valdobbiadene.