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Deux chutes dans le final de la 6e étape, gagnée par le porteur du maillot rose l'Australien Michael Matthews , ont fait basculer le Giro jeudi à Montecassino au détriment de l'Espagnol Joaquim Rodriguez et au bénéfice provisoire du guerrier australien Cadel Evans .
Sous la pluie qui avait rendu glissante la route à l'approche de Cassino, théâtre d'affrontements meurtriers durant la Seconde guerre mondiale, le peloton s'est déchiré brutalement au pied de la montée d'arrivée de cette étape, la plus longue de l'épreuve (257 km).
Evans, d'un impitoyable opportunisme, a sauté sur l'occasion. Il a fait rouler ses équipiers (Oss puis Morabito) pour que le petit groupe de tête creuse un écart d'une quarantaine de secondes.
A l'arrivée, le vainqueur du TOUR DE FRANCE 2011 a pris la troisième place de l'étape, derrière Matthews, qui ne s'était pas fait surprendre, et le Belge Tim Wellens.
L'Australien a surtout pris du temps à tous ses adversaires directs. Exactement 49 secondes, le retard du premier peloton sur la ligne installée près de l'abbatiale après les 8,5 kilomètres de montée.
Le favori, le Colombien Nairo Quintana , dont un équipier a travaillé au pied de la montée avant que l'équipe AG2R La Mondiale prenne le relais, a ajouté ce débours à son retard du contre-la-montre par équipes. Il est désormais distancé de 1 min 47 sec par Evans alors qu'aucun vrai col n'a encore été escaladé.
- Joaquim Rodriguez hors jeu -
Le grand perdant du jour s'appelle toutefois Joaquim Rodriguez . L'Espagnol, déjà malheureux lors du "chrono" par équipes inaugural (19e), a franchi la ligne avec un retard supérieur à 7 minutes après avoir été pris dans l'une des chutes du final.
Les radiographies passée par le grimpeur catalan, qui visait la victoire dans le Giro, ont confirmé les prévisions pessimistes (pouce fracturé, deux côtes cassées). Son abandon a été annoncé en soirée, à la fin d'une journée noire pour son équipe qui a déploré la perte de deux autres coureurs, l'Italien Giampaolo Caruso et l'Espagnol Angel Vicioso, eux aussi durement touchés.
Ce final chaotique, sujet à polémiques sur la tactique suivie par Evans ou la présence d'une voiture mal garée à l'endroit où l'une des chutes s'est produite, est amené à laisser des traces. Car nombre de coureurs (une trentaine environ) ont été pris dans ces chutes qui ont retardé notamment l'Italien Michele Scarponi et l'Irlandais Nicolas Roche.
Matthews, qui a enlevé son premier succès d'étape individuel dans le Giro, a porté son avance au classement général à 21 secondes sur Evans et 1 min 18 sec sur le Colombien Rigoberto Uran .
"Je n'en reviens pas", s'est félicité le jeune Australien (23 ans), en position de force avant la 7e étape, longue de 211 kilomètres à partir de Frosinone.
Le parcours, qui relie vendredi le Latium à l'Ombrie, ne comporte aucune difficulté de relief importante pour rejoindre Foligno, au pied du massif du Subasio où l'atmosphère semble encore imprégnée de la paix de Saint-François d'Assise. Loin de la guerre de Cassino.