Happy Birthday : |
Le Néerlandais Tom Dumoulin a lâché prise samedi sur les "Strade Bianche", les chemins de terre de la 8e étape du Tour d'Italie où l'Espagnol Alejandro Valverde est passé à l'attaque, et cédé le maillot rose à l'Italien Gianluca Brambilla, vainqueur à Arezzo.
Sur les pentes de l'Alpe di Poti, au-dessus d'Arezzo, Dumoulin s'est retrouvé très vite en difficulté. Le porteur du maillot rose n'a pu garder le contact avec le groupe mené grand train par Valverde, suivi de près par l'Italien Vincenzo Nibali , le Russe Ilnur Zakarin et le Colombien Esteban Chaves.
D'autres candidats au podium (Landa, Majka, Kruijswijk, Uran) sont parvenus ensuite à rentrer. Mais Dumoulin, esseulé, a continué à céder du terrain pour basculer au sommet de ce col de deuxième catégorie (8,6 km à 6,5%) à 1 min 15 sec de ses adversaires, sensiblement le retard enregistré à l'arrivée dans la cité toscane.
"Quand j'ai vu les Movistar prendre la course en main, j'ai surveillé Valverde et j'ai réagi à son attaque. Chaves et Kruijswijk ne voulaient pas collaborer au début mais, quand ils ont vu Dumoulin lâcher, ils ont changé d'avis", a expliqué Nibali, qui a perdu 3 secondes dans la petite montée d'arrivée par rapport à ses rivaux.
Le champion d'Italie a toutefois signalé que Dumoulin, désormais 11e du classement général (à 1 min 05 sec de Brambilla), était encore en mesure de se replacer lors du grand contre-la-montre de 40,5 kilomètres programmé dimanche dans les vignobles du Chianti: "C'est un spécialiste. Il va revenir."
- L'intérim de Brambilla -
Encore en position de reprendre son maillot rose, le rouleur néerlandais a toutefois affiché des limites dans la perspective des grands cols à venir, dans les Dolomites puis les Alpes. A l'opposé de ses rivaux directs, parmi lesquels Chaves, remarquable tant dans la montée que dans la descente de l'Alpe di Poti, et Zakarin, toujours placé depuis le départ, sont à suivre de près.
Sous le ciel de Toscane redevenu apaisé, Brambilla - comblé par la naissance d'une petite Asia avant le départ du Giro - a connu son jour de gloire. L'Italien, présent dans l'échappée de 13 coureurs lancée à 166 kilomètres de l'arrivée, a distancé ses compagnons dès les premiers hectomètres des "sterrati" (chemins de terre). Pour devancer finalement de plus d'une minute son compatriote Matteo Montaguti, autre membre du groupe.
"Il est difficile pour un coureur italien d'espérer mieux: gagner une étape du Giro et endosser le maillot rose", s'est félicité Brambilla, un bon grimpeur (13e de la Vuelta 2015) déjà en vue en mars dernier dans la semi-classique des Strade Bianche (3e).
Le Lombard, qui a signé le troisième succès pour son équipe Etixx après les deux étapes gagnées aux Pays-Bas par Marcel Kittel , a le profil d'un intérimaire en tête du Giro, avec sa courte avance de 23 secondes sur son dauphin (Zakarin) et à peine plus sur les suivants.
Car la hiérarchie devrait de nouveau changer après le "chrono" reliant Radda in Chianti à Greve in Chianti. Le parcours vallonné et sélectif, reconnu par Nibali après Tirreno-Adriatico, multiplie les changements de rythme et réclame une gestion fine de l'effort. Tous les favoris sont prévenus.